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Importation des véhicules de moins de 5 ans : Les députés disent non !

Le Projet de Loi de Finances 2025 a été adopté hier mercredi par la majorité des députés, lors d’une séance de vote plénière, article par article, puis dans sa globalité, selon la procédure législative en vigueur. Le texte sera présenté aujourd’hui devant le Conseil de la nation, par le ministre des Finances, Laaziz Faid. La veille, Salah Goudjil, président de la chambre haute du Parlement, avait réuni les chefs des groupes parlementaires pour les « instruire » sur la conduite à tenir face au texte. À l’évidence, le débat parlementaire de la chambre basse est occulté par l’opinion publique. Cependant, la crise actuelle que connait le marché de l’automobile a suscité un vif intérêt dans les travées de l’hémicycle Zighoud Youcef. Les députés, cette fois en phase avec les préoccupations des citoyens, ont pris l’initiative de proposer une « solution » à la crise du marché automobile, qui s’enlise à nouveau avec l’arrêt des importations et la suspension des immatriculations de véhicules de moins de 3 ans. Leur proposition était de réautoriser l’importation des véhicules de moins de 5 ans, « pour augmenter l’offre et la rendre plus accessible à des catégories de citoyens qui n’ont pas les moyens d’acquérir un véhicule de moins de 3 ans, dont les coûts (prix d’achat + transport + taxes douanières, NDLR) restent inaccessibles ». Portée notamment par le député de la Communauté nationale à l’étranger, Abdelouahab Yagoubi, cette proposition a reçu un accueil favorable parmi les acteurs du secteur automobile, qui y voyaient une solution potentielle, mais a été sévèrement critiquée par les économistes. « Les députés qui soutiennent cette proposition se comportent comme des lobbyistes agissant pour le compte des barons de l’importation », a dénoncé l’universitaire Mohamed Hennad sur sa page Facebook. Il ajoute que « cette proposition populiste va exacerber la demande de devises sur le marché parallèle et accentuer la dévaluation du dinar ». Pour cet universitaire, la solution la moins préjudiciable à l’économie est que « l’État importe directement, afin de réguler le marché, en attendant l’entrée en production des usines de montage dans le cadre des partenariats signés avec certains pays ». Hier, Yagoubi a exprimé sa déception, sur sa page Facebook, suite au rejet massif de sa proposition, soulignant que de nombreux Algériens « espéraient que cet assouplissement permettrait non seulement de relancer le marché automobile, mais aussi d’atténuer la crise économique en facilitant l’accès à des véhicules abordables ». L’importation des véhicules de moins de cinq ans est désormais écartée et le risque d’une flambée de l’euro sur le marché parallèle demeure. Quelle solution alors, pour un marché de l’occasion où même des véhicules vétustes des années 70 se négocient à des centaines de millions de centimes ?

H. Khellifi

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