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Au point mort depuis quatorze ans : L’hôpital à 240 lits d’El Eulma enfin relancé

Les travaux de l’hôpital de 240 lits d’El Eulma, lancés en 2010 mais ralentis par une myriade de problèmes bureaucratiques, restent inachevés quatorze ans plus tard. Ce projet, qui a englouti des milliards de dinars et suscité de nombreuses critiques, vient néanmoins d’être relancé. Selon Rachid Salah, Directeur des Equipements Publics (DEP) chargé du dossier, sept entreprises ont retiré le cahier des charges concernant les travaux restants, évalués à moins de 25 %.

L’ouverture des plis est prévue pour le 16 décembre 2024, avec un délai de réalisation fixé à 12 mois. Cette infrastructure, essentielle pour les professionnels de santé et les patients de la deuxième plus grande agglomération de la wilaya de Sétif, devrait être opérationnelle entre fin 2025 et début 2026. « La mise en service de cet hôpital constituera une avancée significative pour la formation médicale, offrant un excellent terrain de stage. Elle facilitera également l’ouverture de nouveaux postes en post-graduation hospitalo-universitaire. Nous espérons que la nouvelle reprise des travaux ne connaîtra pas de nouveaux retards », soulignent plusieurs praticiens du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Sétif. Ce dernier, vétuste et sous-équipé, souffre notamment de l’absence de plusieurs services essentiels. En revanche, la levée du gel concernant le deuxième CHU de la wilaya ne semble pas prévue pour l’exercice 2025. Celle-ci demeure un sujet d’actualité au sein du corps médical. « Nous ne comprenons toujours pas le blocage du deuxième CHU alors que les attentes des professionnels de la santé et besoins en couverture sanitaire adéquate d’un bassin de plus de huit millions d’âmes sont énormes. On ne comprend plus les deux poids et deux mesures. A l’instar des grandes villes, Sétif a en urgence besoin d’un deuxième hôpital », tonnent des praticiens.  Toutefois, le projet de l’hôpital de 60 lits de Bouandas, situé à plus de 75 kilomètres au nord-ouest d’Aïn El Fouara, est en bonne voie. « Les travaux démarreront sous peu. L’ordre de service a été signé et tout est prêt. La réalisation, confiée à un groupement d’entreprises locales, coûtera 220 milliards et devrait s’achever en 36 mois », précise le DEP, ajoutant que la nouvelle polyclinique de Bouandas est déjà fonctionnelle.

Projets en attente et défis financiers

D’autres projets inscrits tardent à démarrer, comme l’hôpital des 120 lits dédié aux urgences médico-chirurgicales du chef-lieu de wilaya. « Les études, finalisées depuis quatre mois, sont en attente d’approbation au ministère de la Santé. Le budget initial de 80 milliards est largement insuffisant, le coût global étant estimé à 300 milliards », explique le DEP. « Concernant l’hôpital spécialisé ‘’tête et cou’’ (60 lits), l’étude est achevée. Je n’ai aucune autre information à ce sujet. Les centres d’hémodialyse de Beni Aziz et Beni Ouartilane, en revanche, devraient être opérationnels avant la fin du troisième trimestre 2025. D’autres infrastructures, telles que les polycliniques du nouveau pôle urbain de Tinar et de Tala-Iffacen, sont prêtes. Leur coût respectif, incluant les équipements, s’élève à 30 et 26 milliards. Ces structures seront fonctionnelles début 2025 », ajoute le DEP, en charge, en outre, de la réalisation des nouvelles structures du secteur de l’Education nationale connaissant un énorme déficit en places pédagogiques, sachant que les besoins d’une wilaya de plus 500.000 enfants scolarisés sont gigantesques. Pour mettre un terme à la surcharge des classes, le wali, Mustapha Limani, a estimé les besoins lors d’une session de l’Assemblée Populaire de Wilaya (APW) à quinze Collèges d’Enseignement Moyen (CEM), quatre lycées et vingt écoles primaires. Sollicité nous dit-on, le ministère de l’Education nationale va-t-il procéder à l’inscription de nouvelles infrastructures éducatives au profit de la deuxième wilaya du pays en nombre d’habitants ? La question est posée.

Kamel Beniaiche

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