147 views 5 mins 0 Comment

Le ministre français de l’Intérieur menace l’Algérie : Le chantage en ligne de conduite

Le ministre français de l’Intérieur s’est de nouveau exprimé mercredi à la télévision sur l’affaire Boualem Sansal. Après avoir appelé fin novembre à la « discrétion, Bruno Retailleau est revenu cette fois-ci avec un discours moins serein, avec des formules plus proches du chantage que d’une approche diplomatique visant à trouver une solution dans le calme à ce cas. Le ministre français, qui ne semble pas avoir réagi à titre individuel, est passé aux menaces, traduisant une attitude extrêmement irritée tout à fait disproportionnée par rapport à un problème concernant l’Algérie de prime abord. Franco-algérien depuis quelques années, Boualem Sansal est poursuivi pour atteinte à la sûreté de l’Etat et à l’intégrité territoriale de l’Algérie, et cela suite à des propos tenus en octobre à travers lesquels il avait prétendu dans un style purement provocateur que le colonialisme français avait amputé une partie du territoire marocain au profit de l’Algérie. En rentrant en Algérie après ces propos tombant sous le coup de la loi algérienne, l’écrivain a démontré sans le moindre doute qu’il est venu pour exécuter un plan conçu au préalable. Ce n’est donc pas par hasard que son arrestation et son incarcération fassent l’objet d’une campagne haineuse orchestrée contre l’Algérie. Cette affaire renferme de nombreux sous-entendus. Les Français, classe politique et médias, le savent, mais refusent de l’admettre à l’instar de leur ministre de l’Intérieur, qui vient de brandir la menace de « déployer un certain nombre de réponses au cas où l’écrivain n’est pas libéré. Interrogé s’il faut « continuer à accepter les visas » et si « les échanges doivent perdurer comme si de rien n’était » alors que Boualem Sansal est emprisonné en Algérie, Bruno Retailleau a répondu en ces termes très équivoques : « vous me posez la question, vous savez à qui vous la posez et vous en connaissez sans doute la réponse. Je suis partisan d’une politique de fermeté ». « Quelques jours avant qu’il ne soit enlevé, je correspondais par SMS avec Boualem Sansal pour convenir d’une date d’un déjeuner ou d’un dîner. Donc c’est quelque chose qui me touche », a-t-il reconnu, avant d’estimer que la France va faire le maximum, seulement dans ces cas-là, c’est la discrétion qui est la plus efficace ». Cela ne l’a pas empêché de brandir la menace de suspension des visas, rappelant qu’il soutient une « politique de fermeté » et de « réciprocité », « dans la majorité des cas, avec l’ensemble des pays ». « Où les pays coopèrent avec nous, alors on peut octroyer les visas et quand il n’y a pas coopération, moi, je suis pour un blocage d’une façon très nette », a-t-il déclaré, jetant son dévolu sur l’accord sur l’immigration de 1968. D’une manière indirecte, Bruno Retailleau  lie la normalisation et la stabilisation des relations algéro-françaises à l’affaire Boualem Sansal. « Je pense que la France serait en mesure de déployer un certain nombre de réponses », si l’écrivain n’est pas libéré, d’après lui. Selon lui, l’Algérie n’a qu’à se soumettre à la volonté de la France. Aux yeux d’une partie de la classe politique française, s’adonnant à un suprématisme factice et fantoche, Boualem Sansal est au-dessus des lois algériennes.

Mohamed Mebarki

Comments are closed.