Tebboune s’adressera aujourd’hui à la nation .Le discours devant le Parlement, le deuxième du genre, depuis qu’il est à la tête de l’Etat, perpétuera, pour ainsi dire, l’initiative du Président, de communiquer sur son programme, réalisations et perspectives. C’est aussi l’occasion idoine de marquer l’entame de sa deuxième mandature et de tracer de nouveaux caps. Et certainement pas des moindres sur les plans socioéconomique, mais aussi politique. A considérer les éléments de son discours lors des rencontres cycliques avec les représentants de la presse nationale et les grandes annonces sur des échéances d’importance dans la vie de la nation Tebboune fera sans nul doute une rétrospective, riche, il faut en convenir, en réformes et réalisations et autres prospectives. Sur ce plan, le travail ne fut pas une sinécure, tant il fallait au préalable assainir une situation désastreuse portant les stigmates d’une gestion chaotique sous le règne de l’Issaba ayant livré le réseau industriel, le foncier économique et les ressources financières aux prédateurs de tous bords. C’est dans cette conjoncture ,pour le moins compromettante, que Tebboune s’est attelé à reconstruire l’économie nationale en ressuscitant le patrimoine industriel, en modernisant l’agriculture et en mettant sur pied une stratégie d’exportation hors hydrocarbures pour mener à bien la politique de diversification de l’économie en passant par une diplomatie économique aux objectifs clairs dont la conquête du marché africain. La révision de la législation inhérente au commerce extérieur et au climat d’affaires et à l’investissement n’est pas à occulter tant elle pose les jalons d’une véritable stratégie offensive vis-à-vis du marché international ou pour le moins continental. Ceci parallèlement à la concrétisation d’une politique qui préserve le pouvoir d’achat du citoyen par l’augmentation salariale et des pensions de retraite et la reconduction des soutiens de l’Etat particulièrement celui des produits de large consommation. Le mandat précédent aura également été celui de la production du logement avec une cadence sans précédent avec une bonne appréhension de la dimension sociale et économique du logement dans le développement national. Dans cette optique est reconduite AADL3 à côté des programmes en réalisation. Autrement dit, le mandat qui vient de s’écouler aura consacré les fondements d’une politique à même de conforter la souveraineté nationale, qui passe inéluctablement par la sécurité alimentaire et la sécurité hydrique. La souveraineté de décision que procurent toutes ces réalisations donnera les coudées franches au Président d’attaquer la seconde manche de son programme dont on connait les grands axes déjà évoqués par le chef de l’Etat. Au-delà de la poursuite des réformes économiques et celles du système banquier et financier , Tebboune mettra tout son poids dans la consolidation de ce qu’on appelle le front interne en prônant une politique prônant le dialogue et la concertation . Le round de consultations que projette Tebboune d’entamer cette année 2025 s’inscrit dans ce registre et consacrera certainement les vertus du débat contradictoire incluant tous les acteurs de la vie politique et sociale et économique du pays. Au plan politique, le Président Tebboune entend agir sur l’activité partisane rendue un peu obsolète par une pléthore de partis politiques parfois en déphasage entier avec la société. La loi sur les partis et celle relative aux élections seront retouchées pour plus d’efficience de l’action politique. Les futurs élus locaux qui auront à prendre en main les destinées des collectivités locales devront hisser leur ambitions à hauteur des missions assignées aux communes qui seront gérées autrement à la lumière des nouveaux codes communal et de wilaya d’autant plus que les plans de développement communaux à réinstaurés commande à ce que les idylles soient de véritable managers. Tebboune ne manquera pas d’évoquer la politique étrangère de l’Algérie, qui elle est marquée par des principes immuables, notamment lorsqu’il s’agit de positions vis à vis des causes justes. Une vision, un programme.
Saïd Lamari
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