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Ecoles privées en Algérie : Clap de fin pour les programmes français

C’est par le biais d’un courrier, envoyé aux écoles privées du pays, que le ministère de l’Éducation nationale a mis fin à l’adoption des programmes français par certaines écoles privées. Selon des sources concordantes, le ministère a enjoint ces écoles de se conformer à la réglementation, qui oblige ces établissements à dispenser des programmes similaires à ceux des écoles publiques. Cela concerne près de 3.000 écoles à l’échelle nationale, concentrées essentiellement dans le Centre du pays et dans les grandes villes. Certaines de ces écoles pratiquent en effet un « double programme », en ce sens qu’en plus des programmes algériens, les élèves reçoivent les enseignements des écoles françaises. Dans certains cas, cela donnait la possibilité à certains de ces élèves de subir les épreuves françaises de passage au lycée, ou carrément le baccalauréat français, le but étant de poursuivre des études supérieures en France, une fois le sésame acquis. A ces écoles s’ajoute une autre catégorie d’établissements scolaires privés : ceux qui ont obtenu l’habilitation des services culturels de l’ambassade de France à Alger, afin d’être catalogués comme dispensant des programmes français. Cela est carrément devenu un label ouvrant la voie à l’obtention du visa, pour les enfants qui peuvent poursuivre leurs cursus d’études en France, mais aussi pour leurs parents s’ils désirent résider dans ce pays. Cette décision a jeté un froid parmi certains parents d’élèves, qui ont beaucoup compté sur ces écoles pour la scolarisation de leurs enfants. Ils n’ont désormais plus d’autres choix que de laisser leurs progénitures dans des écoles privées dispensant le programme algérien ou s’orienter vers les écoles publiques, gratuites, même si elles n’offrent pas les mêmes services que les établissements privés, notamment les cours de soutien scolaire ou la garde des enfants, particulièrement les plus petits. A l’origine, la création des écoles privées devait soulager les établissements publics, souvent surchargés, notamment dans les quartiers populaires. Sans être autorisées à pratiquer les programmes français, elles ont eu la possibilité d’enseigner certaines matières, comme les mathématiques et la physique en français. Au fil du temps, certaines écoles ont carrément pratiqué le programme français. D’autres ont pratiqué le double programme, ce qui a constitué un fardeau supplémentaire pour les enfants. Malgré la pression des autorités, certaines de ces écoles n’ont pas renoncé à ces pratiques, jusqu’à cette année. Cette décision a poussé certains parents, qui ont choisi les programmes français, dans le désarroi. Ils ne peuvent inscrire leurs enfants dans les écoles françaises, déjà saturées et doivent désormais se contenter des programmes algériens. La seule solution qui leur reste est d’inscrire leurs enfants dans des établissements français, dispensant des cours en distanciel. Mais pour cela aussi, le ministère de l’Éducation nationale oblige ces élèves à aller passer les examens des cycles moyen et secondaire en France et non pas à Alger, comme cela se faisait auparavant.

Akli Ouali

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