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Attentat de Mulhouse : Un prétexte pour faire pression sur l’Algérie

L’attentat de Mulhouse, qualifié presque instantanément par Emmanuel Macron d’attentat « terroriste islamiste, qui ne fait pas de doute » parce que l’assaillant aurait crié Allah Akbar avant de passer à l’acte, a fourni à son ministre de l’Intérieur une nouvelle occasion pour indexer l’Algérie. Bruno Retailleau a une nouvelle fois accusé l’Algérie de ne pas vouloir coopérer en ce qui concerne les Algériens faisant l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Selon lui, le suspect faisait l’objet d’une OQTF et l’Algérie l’aurait refusé à 10 reprises. C’est donc dans un contexte marqué par un conditionnement systématique des cercles les plus hostiles à l’Algérie, qu’il a déclaré vouloir « un rapport de force avec l’Algérie pour l’obliger à reprendre ses ressortissants dangereux établis en France. Réagissant à son tour, le Premier ministre français a convoqué pour mercredi prochain un conseil interministériel de contrôle de l’immigration. Une instance dont il avait annoncé « la réactivation » lors de sa déclaration de politique générale du 14 janvier face aux députés. Quant au ministre des Affaires étrangères, il a commandé un « rapport circonstanciel » aux dix-neuf ambassadeurs des pays où la France « a le plus de difficultés à renvoyer les étrangers en situation irrégulière ». Quelles sont les « mesures fortes » que le gouvernement français va prendre contre l’Algérie ? En décidant par contre de prendre « des mesures d’accompagnement » au bénéfice d’autres nations plus conciliantes, montre déjà où il veut en venir. Il n’est même pas nécessaire de citer ces pays conciliants, mais qui sont en train de jouer un rôle très actif dans la détérioration des relations algéro-françaises. Le ministre de l’Intérieur fortement imprégné de la nostalgie de l’Algérie « française » a même trouvé une certaine jouissance pathologique en évoquant les gouvernants de « l’ex-colonie française ». Conditionnés à outrance, de nombreux médias français ont déjà anticipé sur les mesures que va prendre le ministre de l’Intérieur, citant les restrictions de visas. L’accord du 27 décembre 1968 est soulevé comme un des principaux problèmes, alors que le texte a déjà été amputé de ses dispositions avantageuses en faveur des Algériens. « Quelle option retiendra François Bayrou ? La poursuite de relations diplomatiques exigeantes avec l’Algérie, défendue par son – très proche – ministre des Affaires étrangères ? Ou alors plutôt la méthode dure à l’égard d’Alger, souhaitée par l’allié LR, désormais en lice pour la présidence de son parti » ? s’est interrogé hier un quotidien français.

M.M

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