
L’Unité de fabrication de principes actifs pour antibiotiques relevant du complexe Saidal de Médéa reprendra du service au mois de juin prochain, après un arrêt, qui aura duré 19 ans. C’est le ministre de l’Industrie pharmaceutique, qui l’a assuré à la presse, à l’issue qu’il a effectuée lundi à cette unité. Wassim Kouidri a affirmé que cette unité « constituera désormais l’une des plus grandes unités de production de ce type de produits au monde, avec une capacité de production estimée à 750 tonnes /an, équivalant à 850 millions de dollars ». Le ministre a indiqué que d’anciens cadres et employés affectés à cette unité avant sa fermeture, ont été rappelés pour assurer son redémarrage. Le rappel a concerné également des retraités contractuels en vue d’un transfert d’expertise et d’expérience. Selon le ministre, l’unité de Médéa va répondre intégralement aux besoins de l’Algérie en principes actifs pour antibiotiques, tout en réservant la plus grande partie de sa production à l’exportation. Il a indiqué, à ce titre, que les frais de production « exorbitants » de ces matières ont poussé la majorité des fabricants du domaine à l’échelle mondiale, dont l’Europe, à arrêter leur production. « Ce type de matières premières est actuellement fabriqué en Chine seulement », a-t-il fait savoir, assurant que « Saidal a déjà reçu des commandes pour ce produit, émanant des quatre coins du monde ». D’après les déclarations du ministre, Saidal est arrivée à assurer près de 77% des besoins nationaux en médicaments. Il a révélé en outre que le groupe public s’est engagé pour l’année 2025 à produire 50 matières premières pour divers médicaments, à travers l’ouverture de trois grandes usines de production de matières premières. En juin 2024, le PDG de Saidal s’était déplacé à Batna pour examiner l’assiette de terrain qui abritera un projet de production de matières premières de médicaments, des cristaux d’insuline et de la matière première pour les médicaments des maladies cardiovasculaires, les anti-inflammatoires, ainsi que les médicaments pour le diabète ; ainsi que la matière première du paracétamol et de l’aspirine. La seconde usine sera implantée à Sétif et produira des matières premières pour anticancérigènes, et la 3ème à Médéa pour la production des anti-inflammatoires et des matières premières pour antidiabétiques. Que du chemin parcouru depuis l’époque où Saidal allait être sacrifiée sur l’autel de l’importation jusqu’à dernièrement où elle bénéficie de la protection de l’Etat. « Certains avaient tenté, dans le passé, de détruire cette société dont la production ne dépassait pas les 4% des besoins du marché local en médicaments, mais le travail est en cours pour la remettre sur pied », s’était engagé le 14 décembre 2022 Abdelmadjid Tebboune, lors de sa visite au pavillon du groupe public, à l’occasion de l’inauguration de la 30ème édition de la foire de la production algérienne. Saidal dont plusieurs projets ont fait l’objet de sabordage et de sabotage systématique est désormais chargée d’installer les fondements d’une industrie pharmaceutique capable d’assurer la souveraineté sanitaire de l’Algérie.
Mohamed Mebarki
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