
A l’approche du déroulement du baccalauréat et du Brevet de l’Enseignement Moyen (BEM), les directions de l’Éducation des différentes wilayas du pays sont entrées dans une phase active et très avancée de préparation de ces examens. En effet, une formation spécifique va être dispensée aux agents de sécurité et de prévention retenus pour assurer un encadrement rigoureux des centres d’examens. D’une durée relativement courte, la formation concernera l’utilisation et la manipulation des détecteurs de métaux. C’est la première fois que les pouvoirs publics vont avoir recours à ce genre d’équipements, à l’effet de contenir, et pourquoi pas, mettre un terme définitif au fléau de la fraude. La question est de savoir si tous les centres d’examen en seront équipés, car il s’agit d’un investissement coûteux, mais dont l’exploitation est devenue aujourd’hui la priorité des priorités, afin de sauvegarder l’intégrité des examens de fin d’année. Prévue avec pour objectif d’améliorer la coordination entre les différents intervenants le jour des épreuves, la formation verra une répartition claire des tâches et des responsabilités être mise en place, afin de garantir une surveillance efficace. Ce cycle court de formation, qui sera dispensé au niveau des 58 wilayas, sera supervisé par les directeurs de l’Éducation, en collaboration avec les antennes régionales de l’Office National des Examens et Concours (ONEC), ainsi que les services de sécurité spécialisés, qui ont déjà pris en charge la formation de leurs propres agents. Ceux qui pensent que les pouvoirs publics en font trop devraient se rappeler de la fraude massive, ayant eu lieu durant le déroulement de la session du baccalauréat de juin 2016, dont certaines épreuves ont dû être annulées, pour que les sujets soient remplacés, dans un contexte politique très perturbé. Cette année-là, la fuite « organisée » des sujets avait pris une telle ampleur que son impact a fini par atteindre le sommet de la hiérarchie du pouvoir. Plusieurs parties avaient vu dans cette fraude un complot et une conspiration contre la personne de Nouria Bengheberit et de son projet de modernisation de l’école. Ce fut un véritable séisme, qui avait poussé le Gouvernement d’alors à qualifier le chaos engendré par la fraude massive d’« atteinte à la sécurité nationale ». Des dizaines de cadres, d’enseignants et de responsables de centres d’examen ont été arrêtés, soupçonnés d’avoir fait fuiter des sujets, certains les ayant largement diffusés sur les réseaux sociaux avant l’examen, sans oublier qu’environ un millier de candidats ont été exclus. Faute de sujets de réserve, plus de 300.000 candidats des filières scientifiques, mathématiques et gestion-économie ont été contraints de repasser certaines épreuves. Depuis 2020, toute personne impliquée dans un acte de triche encourt des poursuites judiciaires, conformément à l’article 9 de la loi 06/20 du 28 avril 2020, relative à la fraude dans les examens et concours. Pour de nombreux experts, l’aspect répressif peut offrir une solution conjoncturelle et exceptionnelle, aux prix de gros moyens humains et technologiques, mais il ne sera jamais durable, dans la mesure où les véritables causes de la triche sont à chercher dans la société elle-même. Il est à rappeler que les épreuves du BEM auront lieu du 1er au 3 juin, alors que celles du baccalauréat auront lieu du 15 au 19 du même mois. Les examens blancs auront lieu du 18 au 22 mai et les évaluations de fin du cycle primaire sont prévues du 11 au 13 mai.
Mohamed Mebarki
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