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Pour mettre fin au massacre des villes : La police de l’urbanisme arrive

Abdelmadjid Tebboune a ordonné la création d’une police de l’urbanisme. Une instruction dans ce sens a été adressée au gouvernement, dimanche, lors d’une réunion du Conseil des ministres. A cet effet, le président de la République a exigé qu’une commission paritaire soit mise en place « en urgence » dans le cadre d’une étroite collaboration entre les ministères de l’Intérieur et celui de l’Habitat, l’urbanisme et de la ville. La commission dont il est question aura pour mission, l’élaboration d’une mouture finale d’une loi régissant le fonctionnement de la police de l’urbanisme. « La police de l’urbanisme aura principalement comme tâches, dans le cadre de la loi, le contrôle rigoureux des documents, des pièces et de leur conformité, aussi bien pour les nouvelles constructions dans les quartiers des communes, que pour les extensions urbaines », a-t-il souligné. Conformément aux recommandations du chef de l’Etat, elle doit être placée sous tutelle ministérielle, et ses membres doivent avoir la possibilité d’être assistés par la direction générale de la sûreté nationale (DGSN) et la gendarmerie nationale ». La création de la police de l’urbanisme est devenue avec le temps une nécessité absolue pour arrêter le désordre urbanistique, qui touche  l’ensemble des localités algériennes, des grandes agglomérations aux micro-agglomérations, en passant par les villes moyennes, « en l’absence de surveillance et de suivi, notamment en matière de détournement des terres domaniales », a indiqué Abdelmadjid Tebboune. Il y’a un mois, un inspecteur central au ministère de l’Intérieur avait déjà évoqué la mise en place d’une telle structure chargée de mettre fin à l’anarchie, qui a fini par défigurer l’environnement urbain. Il est à rappeler que toutes les cités jusqu’aux lieux dits n’ont pu échapper à une véritable « catastrophe » : des constructions illicites aux habitations non finies. Résultat : esthétiquement, hormis les centres villes historiques, rangés par le délabrement et qui tombent en ruines faute d’un entretien et d’une réhabilitation appropriés, la plupart des constructions durant les quatre ou cinq décennies, pour ne pas remonter jusqu’aux années 60, forment des ensembles en béton sans aucune harmonie. Lors de son intervention sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale, Sadek  Belkadi avait anticipé en affirmant que la police de l’urbanisme sera bientôt déployée. «Effectivement, la police de l’urbanisme sera bientôt installée. Son rôle est le contrôle et le respect des textes ainsi que les règles en vigueur. Sa présence sur le terrain est indispensable », avait-il précisé, faisant savoir que le phénomène des constructions illicites « a pris de l’ampleur durant la crise sanitaire », et rappelant que « les constructions qui ont cédé et ont fléchi dans le séisme, qui a frappé la Turquie et la Syrie, sont en majorité des constructions bâties non conformément aux normes ». Dans son entrevue désormais traditionnelle avec des représentants des médias nationaux diffusée le 24 février, Abdelmadjid Tebboune avait déjà parlé de la nécessité de la révision de la loi sur l’urbanisme sur la base d’une véritable planification urbanistique ». La police de l’urbanisme que le gouvernement est appelé à mettre sur pieds va-t-elle pour pouvoir régler l’ensemble des problèmes liés au bâti sous tous ses aspects architectural, technique et esthétique ?

Mohamed Mebarki

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