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Hécatombe routière : Le CNESE recommande le permis à points

Le Conseil national économique, social et environnemental vient de se prononcer en faveur de la mise en place « effective » du permis à points en tant que mesure « coercitive » et « efficace » afin de réduire le nombre des accidents de la circulation en Algérie. Selon cette institution consultative dont le rôle est de proposer et de recommander au gouvernement des politiques publiques dans tous les domaines, ces accidents ont pris ces dernières années les dimensions d’un « véritable fléau », entrainant un coût économique qui représente 1,4 % du produit national brut. Dans un document intitulé « les accidents de la route en Algérie : causes et effets », le CNESE cite un bilan établi par la gendarmerie nationale pour l’année 2021. Durant cette année, plus de 2.600 personnes ont trouvé la mort et 11.479 autres ont été blessées dans 7.186 accidents de la circulation. Quant à 2022, elle a été une année particulièrement meurtrière avec 6 242 accidents de la circulation ayant entrainé la mort de 2 718 personnes et fait 10 361 blessés, dont un grand nombre ont gardé des séquelles plus ou moins profondes. Des dégâts matériels impressionnants et des traumatismes souvent permanents ! Le CNESE a donc préconisé   l’établissement du système de points intégrés au permis de conduire, un système, qu’il considère « pédagogique et répressif », en mesure de conduire à la limitation des accidents de la route. Le risque d’invalidation du permis dans le cas d’épuisement des points est un argument de dissuasion, a estimé le CNESE. « Ce système dissuadera, donc, le conducteur, en l’incitant à sauvegarder son capital points via des stages de récupération pour éviter l’invalidation de son permis de conduire », a souligné l’organisme, qui a suggéré au gouvernement d’investir davantage dans la sécurité routière. « Investir durablement en faveur de la sécurité routière constitue un gain économique et social  et la diminution des de l’insécurité routière aurait des retombées positives immédiates  et serait de grande portée sur la santé publique, le bien-être des populations et la croissance économique », a souligné le rapport. « La réduction des décès et traumatismes dus aux accidents de la route peut doper la croissance économique, les accidents de la route ayant pour conséquence d’amputer les perspectives de croissance à moyen et long terme parce qu’ils privent la population active d’adultes dans la fleur de l’âge et de faire baisser la productivité du fait des blessures graves occasionnées », a relevé le même document. Dans le même contexte, le CNESE a recommandé la révision des procédures d’octroi d’agrément aux auto-écoles, l’amélioration de la qualification du conducteur routier de véhicules de transport de personnes et de marchandises, le renforcement du contrôle sur les sociétés de transport par bus, l’instauration d’un contrôle technique des véhicules de transport chaque trois mois et le renforcement des mesures coercitives appliquées aux infractions au code de la route. Le CNESE a également mis l’accent sur la nécessité de développer les modes de transport alternatifs, à travers le développement du réseau de chemin de fer, l’aménagement des routes suivant les standards internationaux, et le renforcement de leur entretien.

Mohamed M

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