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Congrès national de médecine interne à Sétif : Le professeur Rachid Malek dissèque sa spécialité

Le 28ème congrès national de la Société Algérienne de Médecine Interne (SAMI), tenu dans la wilaya de Sétif, a pris fin, samedi 10 juin, après trois jours de formation médicale continue assurée par d’éminents professeurs et chercheurs algériens de renom et d’invités d’autres pays, notamment de France. Plusieurs thèmes ont été abordés par les conférenciers, principalement les manifestations neurologiques des maladies systémiques, le risque cardiovasculaire des maladies auto-immunes auto-inflammatoires et le diabète sucré avec ses comorbidités. « Il a été question, durant les trois jours du congrès, de la mise à jour des connaissances des praticiens impliqués dans les spécialités concernées par les thèmes retenus, en commençant par les internistes et les généralistes. Nous avons prévu une session, en collaboration avec nos confrères de la société algérienne de néphrologie, sur le lupus érythémateux systémique et les vascularités, un choix qui n’est pas fortuit. L’année passée, nos collègues néphrologues nous avaient invités à débattre sur le diabète et les nouvelles classes thérapeutiques. Par ailleurs, la société française de médecine interne était également représentée. Elle a apporté son expertise lors d’une séance qui s’est déroulée le vendredi matin (9 juin, ndlr), portant sur les manifestations neurologiques des maladies systémiques », a déclaré Pr. Rachid Malek, président de SAMI, dans une interview accordée à L’Est Républicain. Et d’ajouter : « Comme à l’accoutumée, le bureau de SAMI a élaboré un programme riche et varié comportant plusieurs thèmes qui intéressent tant les praticiens que les patients. Il s’agit notamment des maladies dont la prévalence est connue grâce aux enquêtes menées par différents confrères et organisations. Je peux citer l’enquête STEPwise de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé, ndlr), présentée par le ministère de la Santé (2016/2017). Elle a révélé une augmentation de plus de 75 % de ces maladies chroniques non transmissibles en une quinzaine d’années, avec une prévalence d’environ 14,5 % pour le diabète et de 30 % pour l’obésité chez les femmes et 14,4 % chez les hommes. En ce qui concerne les maladies systémiques, auto-immunes et auto-inflammatoires, ce sont principalement les données hospitalières qui revêtent une grande importance en raison de la complexité de la prise en charge des patients qui en sont atteints ». Parlant du diabète, Pr. Rachid Malek a souligné qu’il s’agit de la pandémie du siècle. Et pour cause, cette pathologie est indissociable de l’obésité étant donné que sur cent diabétiques, presque quinze sont obèses, dont une sur trois vivent avec le diabète mais ne le savent pas. D’où l’importance du dépistage chez la population à risque, dont les personnes âgées de plus de 35 ans, celles présentant un surpoids ou une obésité, celles souffrant d’hypertension artérielle ou d’hyperlipémie, ou encore les femmes qui ont accouché d’un bébé de plus de quatre kilos. « Il est à souligner que le problème du dépistage ne se pose pas avec acuité. Cependant, la prise en charge des complications de la maladie pose problème. Il est possible de prévenir cette maladie et d’atténuer ses complications rénales et cardiovasculaires », dira notre interlocuteur. Celui-ci a tenu, par ailleurs, à tirer la sonnette d’alarme quant à l’augmentation de la prévalence du diabète de type-1 chez les enfants de moins de quinze ans. « Nous sommes passés d’une incidence de quatre pour 100.000 habitants dans les années 1980 à trente pour 100.000 actuellement. La nécessité de recourir aux dernières technologies en matière de contrôle de la glycémie s’impose de plus en plus pour éviter les complications de cette maladie sournoise », a-t-il expliqué, non sans parler des maladies cardio-vasculaires qui sont la première cause de mortalité en Algérie. Il est à noter Pr. Malek a le mérite d’être l’initiateur du cours de diabète. Une formation qui se déroule à Sétif et qui est destinée aux généralistes des quatre coins du pays et même de l’étranger. Elle vise à généraliser la prise en charge des diabétiques même dans les coins les plus reculés.

Faouzi Senoussaoui     

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