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Atteinte d’une maladie chronique rare à Sétif : Alaa Errahmane, une belle leçon de vie 

Du haut de ses 19 ans, Alaa Errahmane Benouioua, atteinte de MPS (mucopolysaccharidose) de type 4, une maladie connue sous le nom de syndrome de Morquio, bénéficie, depuis novembre 2022, des nouveaux traitements prodiguées par le pôle pédiatrique Dr. Derradji Bouattoura du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Sétif. Se déplaçant sur une chaise roulante en raison de malformations ostéo-articulaires, elle est cependant animée d’une grande volonté. Malgré son handicap et l’évolution de la maladie, Alaa Errahmane poursuit des études à l’université Mohamed Lamine Debaghine (Sétif-2) en vue d’obtenir une licence en langue française. Après avoir obtenu son baccalauréat en lettres et langues étrangères en 2022, avec une moyenne de 13,44/20, elle a été honorée par le wali de Sétif. Cette année, elle a réussi à passer en deuxième année universitaire avec une moyenne supérieure à douze. C’est grâce aux encouragements de ses parents, du médecin-chef du service, Pr. Belkacem Bioud, et de son médecin traitant, Dr. Meriem Fellahi, que la jeune femme a réussi à relever ce défi. Le mérite revient en grande partie à sa mère, qui est professeure d’histoire-géographie au Collège de l’Enseignement Moyen (CEM) Ahmed Gueddoudj d’Ain Azel. Sa mère lui a consacré toute l’année scolaire, l’accompagnant trois fois par semaine à l’université. Elle prenait le bus avec elle d’Ain Azel à Sétif pour arriver à la gare routière, puis un autre bus qui les déposait au portail de l’université. Elle n’entrait pas en cours mais attendait sa fille près de l’amphithéâtre jusqu’à la fin de la journée. Une aventure et des sacrifices incommensurables. Pour l’année universitaire 2023-2024, la maman a déjà pris ses dispositions. Elle compte s’installer à Sétif, près de l’université. Dans le cadre du mouvement des professeurs de l’éducation nationale, elle a décroché un poste au CEM Ferhat Abbas situé près de l’université. Le père, un officier de la Sûreté nationale, a aussi pu changer son poste de travail pour accompagner son épouse et sa fille dans ce parcours. Cependant, un problème taraude d’ores et déjà l’esprit de Alaa Errahmane et de ses parents : l’accessibilité. « Les étudiants de deuxième année en langue française sont affectés à l’institut de langue arabe, où l’accessibilité pose un véritable problème. Nous espérons que les responsables de l’université prendront en considération ce problème en faisant une exception cette année. C’est la seule solution qui permettra à ma fille de poursuivre ses études, auxquelles nous attachons beaucoup d’importance », nous a confié la mère. Celle-ci a tenu à souligner que l’année passée, le recteur, Khier Guechi, est intervenu personnellement en donnant des instructions aux responsables du département pour faciliter l’accessibilité, en vain. Malgré cela, Alaa Errahmane a poursuivi ses études contre vents et marées. Il est également important de noter que les étudiants des différentes facultés et départements rencontrent des problèmes d’accessibilité dans les amphithéâtres et autres espaces communs, y compris les sanitaires. Ces éléments brillants, qui surpassent souvent les meilleurs élèves de leur classe, méritent d’être encouragés.

Faouzi S. 

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