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Programmes de développement local à Sétif : La litanie sans fin des projets à la traine

La commune de Sétif mérite amplement la palme d’or de la bureaucratie et du dépassement des délais de réalisation. Ainsi, le refrain des « procédures administratives » colle à la peau de l’actuel exécutif communal ne faisant pas mieux que ses prédécesseurs. Gavée par les bonnes intentions, la population de la vieille cité ne voit que du vent. La preuve, le dossier du célèbre Collège de l’Enseignement Moyen (CEM) Mohamed Khemisti placé sous la coupe de la municipalité est en rade, au grand dam de ses anciens et nouveaux élèves. Les parents ainsi que les riverains de l’établissement qui a été transformé par l’armée coloniale en lieu de torture s’expliquent mal la tournure des événements et la nonchalance des responsables concernés. « Pour les gens ne connaissant rien des importants faits d’armes de Sétif, Mohamed Khemisti qu’on appelait le CEG (Collège d’Enseignement Général, ndlr) est un temps du savoir et grand bastion de la résistance. Il est inconcevable et scandaleux à la fois de laisser ce patrimoine dans un tel état. Le cas du CEM Mohamed Khemisti est l’exemple type du laisser-aller. Fermé depuis 2012, l’établissement, contraint de composer avec la parlotte des responsables privilégiant les cérémonies et la pose photo, fait pitié. Annoncées depuis belle lurette, l’expertise de la bâtisse et les études se font désirer », fulminent des habitants de la cité Abderahmane Tlydjene (ex-Boumarché) où trône le majestueux collège. Calciné par les feux en août 2022, le marché couvert, l’autre témoin de l’histoire contemporaine de l’antique Sitifis, n’est pas mieux loti. S’étendant sur plus de 2.700 mètres carrés au cœur de la cité, l’espace commercial n’est que ruines et désolations. Une année après, la situation n’a pas changé d’un iota. Au grand désarroi de ses clients et des commerçants tombant pour certains d’entre eux dans une véritable précarité. La « résurrection » de l’espace est victime des procédures administratives, principales bêtes noires du développement local où les délais de réalisation ne sont plus le fort de Sétif, la vieille forteresse des bâtisseurs otages de l’obligation de réserve. « Les promesses des responsables de la commune se sont évaporées. Nous n’allons pas retrouver de sitôt notre outil de travail. A cette allure, le marché couvert risque de connaitre le même cheminement que le stade Mohamed Guessab payant cash le bricolage treize ans durant. Tombant dans la précarité, des commerçants dont le manque à gagner est incommensurable ne savent plus à quel saint se vouer », tempêtent des anciens commerçants du marché. Comme un malheur n’arrive jamais seul, la petite piscine du parc d’attraction n’ayant rien d’un bassin olympique ne sera pas mise à la disposition des petits bambins en quête d’un point d’eau pour atténuer les effets de la chaleur étouffante d’un été caniculaire. Les menus aménagements se sont transformés en « travaux d’hercule ». Le cinéma « variétés » qui a fait couler beaucoup d’encre traine la patte. Le « cumul » de plus de vingt ans de désintéressement des différentes assemblées populaires communales a aggravé la situation de l’espace. Selon une source digne de foi, le problème est profond. Il ne réside plus uniquement dans le revêtement mural. L’étanchéité et d’autres tares compliquent les choses, corsent l’addition. Pour connaitre la position de la municipalité, on a pris attache avec le vice-président chargé du technique. « Le passif hérité est lourd. La mise à niveau d’une ville comme Sétif nécessite du temps et de grands moyens humains principalement. La réhabilitation du CEM Khemisti n’est pas une mince affaire. Avant le lancement des études, on a besoin d’une expertise concernant l’état de la bâtisse qu’on devrait démolir ou consolider. Le dossier du marché couvert se trouve à la commission des marchés de la wilaya. La piscine du parc d’attraction sera en principe fonctionnelle fin août. La remise en état ainsi que la gestion du cinéma variétés est désormais du ressort de l’office communal de la culture et du tourisme », souligne notre interlocuteur. En attendant la concrétisation des promesses et « vœux », le navire de la cité martyre prend l’eau.

  1. Bendahmane 
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