La police algérienne vient de mettre en échec une tentative d’introduction dans le pays d’une importante quantité de cocaïne. Ça s’est passé dans la nuit de vendredi à samedi, lorsque les services de la police judiciaire de la sureté de la wilaya d’Alger ont réussi à mettre la main sur 36 kilogrammes environ de cette drogue dure dissimulée au fond des calles d’un navire étranger, qui avait accosté au port d’Alger. « L’opération a eu lieu suite à des informations survenus aux services de la sureté nationale et après des fouilles minutieuses au niveau du navire en question en collaboration avec les services des garde-côtes, ils ont découvert et confisqué cette quantité de cocaïne », précise un communiqué des mêmes services de sécurité rendu public samedi. Une enquête a été déclenchée pour tirer au clair cette nouvelle affaire de trafic de cocaïne, qui vient de prouver que les barons de la drogue ne reculent pas malgré tous les dispositifs sécuritaires mis en place, et font tout pour transformer l’Algérie en une plaque tournante pour la circulation de ce « poison », que ce soit pour la consommation locale ou pour le transit. 48 heures après cette opération, les éléments du service central de lutte contre le trafic illicite de stupéfiants, et après des investigations qui ont duré 4 mois, ont réussi à démanteler un réseau criminel dirigé par le dénommé Zgaboudj, actuellement en fuite en France, et mis en échec l’introduction de près de 80 kilogrammes de cocaïne à partir des frontières sud du pays. Le convoyeur de la cargaison, qui s’apprêtait à rallier Alger, a été arrêté à Berriane dans la wilaya de Ghardaïa. Après une fouille minutieuse du véhicule 4X4 qu’il conduisait, les éléments du SCLTIS ont découvert la drogue dissimulée dans double fond installé dans la malle. Durant une période très courte, ces mêmes services sont arrivés à arrêter les membres du réseau au nombre de 15 à Alger et à Blida, et à mettre la main sur plus de 5 kilogrammes de cocaïne dans le domicile d’un des mis en cause. Il est à noter que c’est ce même Zgaboudj qui avait tenté la veille de ramadhan dernier, d’introduire en Algérie plus d’un million de capsules Prégabaline. Ce criminel fait l’objet d’un mandat d’arrêt international. Ce n’est pas la première fois, que l’Algérie se révèle comme une destination d’un trafic de ce genre. En mai 2023, une cargaison de 322 kilogrammes de cocaïne destinée à l’Algérie, selon le journal espagnol Lavanguardia, avait été saisie dans un conteneur chargé de maïs au port d’Algérisas près du détroit de Gibraltar. En provenance du Brésil, le bateau devait jeter l’ancre au port d’Oran. Il est à rappeler que depuis quelques années, Oran a été inscrite comme une étape importante pour les réseaux de trafiquants activant à partir de l’Amérique du sud. En novembre 2022, près de 8 kilogrammes de « poudre blanche » avait été saisis au port d’Alger à l’intérieur d’un véhicule appartenant à un ressortissant algérien. En juin 2021, les garde-côtes dépendant du commandement des forces navales de l’ANP avaient intercepté 490 kilogrammes de cocaïne dans des sacs, qui flottaient au large de la côte oranaise. Dressant un bilan de l’année 2018, l’agence officielle APS avait rapporté que plus de 1 300 kilogrammes de cocaïne ont été interceptés durant la même période, dont 3 quintaux découverts au large de Skikda par un détachement de la marine. Il s’agissait d’une grosse prise, qui avait lieu moins d’une année, après la tentative d’introduction en Algérie de 701 kilogrammes de cocaïne dans des cargaisons de viande congelée importée du Brésil. L’affaire, qui avait mis en émoi les Algériens, avait fait apparaitre pour la première fois le nom de Kamel Chikhi dit « le boucher ». Le conteneur dans lequel les 701 kilogrammes de drogue « a été transbordé à bord du cargo Vega Mercury à Valence en Espagne. L’affaire avait provoqué un véritable séisme en Algérie à un moment où la Issaba faisait face à un début de révolte populaire. Selon un rapport établi en 2018 par l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime, « le trafic de cocaïne au Maghreb confirme une nouvelle connexion entre les trafiquants de cannabis en provenance du Maroc et les cartels sud-américains de la cocaïne ». Les nouveaux itinéraires le démontrent.
Mohamed Mebarki
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