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Le Sahel terrain d’enjeux géostratégiques : Rien ne se fera sans l’Algérie

Les dirigeants de la Cédéao se réuniront jeudi à Abuja pour un « sommet extraordinaire » sur le Niger. Les membres de cette communauté économique de l’Afrique de l’ouest avaient menacé d’un possible usage de la force si le président Mohamed Bazoum n’était pas rétabli dans ses fonctions. C’est d’ailleurs sous la pression de la France que les pays de la Cédéao  ont réagi à travers un « coup de poker » incertain. L’ultimatum adressé aux putschistes a expiré sans que ces pays ne passent à l’action, car ni eux, ni la France ne possèdent aujourd’hui les cartes maitresses pour espérer faire pression sur Niamey. « Les rapports de force sont en train d’être redistribués dans cette région du Sahel. Il y’a beaucoup d’enjeux géostratégiques », a estimé Kader Abderrahim, professeur de sciences politiques dans un entretien publié dimanche. « Je ne pense pas qu’il y aura d’intervention militaires de la part de la Cédéao. C’est très compliqué. Il n’y a pas beaucoup d’armées membres de la Cédéao qui sont prêtes aujourd’hui à aller mourir pour Niamey », a-t-il souligné. Interrogé sur le refus « catégorique » opposé par l’Algérie à toute intervention militaire, l’universitaire a affirmé qu’il y’a plusieurs raisons, qui expliquent cette position. « Parce que c’est la doctrine de l’Algérie depuis l’indépendance. L’Algérie est hostile à toute forme d’ingérence dans les affaires d’un Etat. C’est une question de position diplomatique de principe », a-t-il expliqué, avant d’ajouter que l’Algérie « considère le Sahel comme étant sa profondeur stratégique ». Ce qui est une réalité admise même par la communauté internationale. Sauf pour certains médias français, qui continuent leur propagande anti-algérienne. « L’Algérie se mêle du coup nigérien ». Ce titre d’un article publié sur le site de radio France Inter traduit parfaitement qui s’obstinent à nier à l’Algérie son droit légitime de s’opposer à toute action, qui pourrait donner lieu à une vaste opération de déstabilisation à ses frontières et dans son espace régional. « L’Algérie peut faire quelques chose » ? « Alger peut encore exercer une influence sur le jihadistes » ? Voilà le genre de questions à travers lesquelles ce média compte détourner le sujet. Alors que le contexte actuel n’a plus rien à  voir avec des situations passées où la France a été impliquée directement, et dont l’intervention militaire n’avait fait qu’aggraver les problèmes.  L’Algérie de 2023 n’est plus celle de 2011, qui avait assisté impuissante à la désintégration de la Lybie et le chaos dont elle n’arrive pas à s’en sortir jusqu’à aujourd’hui.  L’Algérie est en mesure d’imposer son point de vue, s’accordent à dire des observateurs avertis de la scène africaine. Elle va continuer à gérer son espace et son environnement naturel. Et aucune force quelle qu’elle soit ne s’aventurerait à la contrarier. C’est une évidence. Les enjeux au Sahel dépassent le cadre africain. Les Algériens en sont conscients. Autant leurs alliés que leurs adversaires savent pertinemment que rien ne se fera sans son aval.

Mohamed Mebarki 

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