La zone côtière de la ville d’Annaba est, certes, attrayante pour les touristes et les estivants de passage mais c’est loin d’être le cas de nombreux riverains, dont une bonne partie n’est pas raccordée au réseau de gaz naturel. C’est le cas du lotissement des 600 logements de La Caroube, dont les deux tiers des résidents continuent d’utiliser les bonbonnes de gaz depuis de nombreuses années. En effet, sur les plus de 600 habitations qui abritent près de 3.000 personnes au total, seulement un tiers a été reliés à ce réseau. Ainsi, plus de 400 foyers n’ont toujours pas accès à cette énergie, alors que la conduite se trouve à proximité de leur lotissement. Il est difficile de croire qu’en 2023, des régions entières du chef-lieu de commune sont encore privées de gaz naturel, alors que la majorité des localités de la municipalité de Chetaibi, pourtant difficile d’accès, a été raccordée. Les habitants indiquent qu’ils ont contacté les autorités compétentes plus d’une fois, mais faute de budget, cette cité et ses 600 familles resteront privé de gaz pour une durée difficile à déterminer. Mais ce problème n’est qu’une partie d’un autre plus vaste, à savoir l’isolement de la cité du reste du tissu urbain avec tous ce que cela implique comme contraintes. Il faut dire que la problématique des différentes cités de la wilaya n’est autre que la pauvreté, sinon l’absence d’infrastructures publiques. A ce jour, celle des 600 logements de La Caroube ne dispose ni d’une école primaire, ni d’un lycée. Avec la poignée de moyens de transports publics, inconstante plus qu’inconsistante, les parents et leurs enfants se démènent pour rejoindre les établissements scolaires situés en ville. Et c’était encore pire pendant le programme d’enseignement spécial mis en place lors de la pandémie de la Covid-19. Ce n’est pas tout : les rues de ce lotissement ne portent aucun nom et encore moins des signes distinctifs, ce qui rend la distribution du courrier difficile.En fait, cela fait longtemps que les habitants n’ont pas vu l’ombre d’un facteur. Pour ce qui est de l’aspect urbanistique, l’Assemblée Populaire Communale (APC) d’Annaba a mis en place des projets d’aménagement et de réhabilitation. C’est un début mais c’est loin d’être suffisant et encore moins cohérent, surtout si les raccordements au réseau de gaz naturel surviennent après la fin des travaux d’aménagement, ce qui détériorerait partiellement ce qui aura été difficilement acquis.
Soufiane Sadouki
Partager :