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Ils sollicitent l’intervention de Tebboune : Les avocats montent au créneau

Un vent de colère souffle sur la corporation des avocats. Leur mouvement n’est pas inédit, dans la mesure où ils sont déjà montés au créneau par le passé. Mais cette fois, ils ont décidé d’aller loin dans leur protestation. Réunis, hier, en présence des bâtonniers, les membres du Conseil de l’Union des barreaux d’Algérie ne sont pas allés par trente-six chemins pour qualifier de régression le fonctionnement de la justice en Algérie. Selon eux, les nouveaux textes de loi sont « attentatoires » aux droits de la défense. De ce fait, ils sollicitent l’intervention du président de la République afin qu’il pèse de tout son poids pour retirer des projets de loi portant code pénal et code de procédure pénale, ceci pour « protéger les droits et les libertés » et « asseoir les bases de l’État de droit ». Selon des sources médiatiques, une autre réunion est prévue le 14 septembre, à l’issue de laquelle les « décisions adéquates » seront prises, promet l’organisation. Quel genre de décision ? Au vu des critiques exprimées par l’ Union des barreaux d’Algérie, qui a déploré la « régression continue » du secteur de la justice, en fustigeant notamment le non-respect de la présomption d’innocence en matière pénale et les poursuites judiciaires à l’encontre d’avocats dans des « affaires purement professionnelles qui relèvent de la compétence exclusive » des conseils de l’ordre, il est clair que le mouvement n’est pas prêt de s’arrêter. Parmi les griefs retenus, on cite le manque « flagrant » de greffiers aux niveaux des juridictions et la célérité avec laquelle la Cour suprême expédie les affaires qui lui sont soumises avec souvent le rejet des pourvois en cassation. Pour ce qui est du projet de loi portant Code pénal, l’Union des barreaux d’Algérie reproche au ministre de la justice d’avoir « failli à son engagement d’associer les avocats dans l’élaboration des deux textes qui contiennent, des dispositions qui portent atteinte aux droits de la défense et des justiciables et remettent en cause l’indépendance de la justice ». En ce qui concerne le projet relatif au Code de procédure pénale, l’organisation s’élève contre la suppression des jurés dans la composante du tribunal criminel, le maintien de la procédure de la comparution immédiate malgré son « échec », l’attribution de la médiation à la police judiciaire et la non-obligation du juge à mettre à la disposition de la défense tous les documents relatifs à l’affaire jugée. Les avocats ont dénoncé ce qu’ils ont qualifié de marginalisation, citant leur exclusion des garanties de protection du juge, du fonctionnaire et de l’officier public, prévues à l’article 148 du projet de loi.

Mohamed M

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