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Diplomatie : Alger et Paris reprennent contact

Après des semaines de rupture, Alger et Paris reprennent contact. En attendant des rencontres à un niveau ministériel, les deux secrétaires généraux des ministères des Affaires Etrangères se sont rencontrés avant-hier, jeudi 21 septembre à Paris.Cela fait de longs mois que le ciel s’est quelque peu assombri entre Alger et Paris. En attendant la programmation de la visite d’État que doit effectuer Abdelmadjid Tebboune en France, les canaux de communication étaient quasiment coupés entre les deux États. Cela fait longtemps, en effet, qu’aucun ministre algérien ne s’est rendu à Paris et qu’aucun membre du gouvernement français n’a fait le voyage en sens inverse. S’il ne s’agit pas d’une crise diplomatique, puisque les liens entre les deux pays sont maintenus, cela est la preuve d’une glaciation des relations algéro-françaises. Il y a comme un brouillard, qui empêche les deux parties de voir l’horizon, même si la visite d’État quoi doit effectuer le président algérien est officiellement maintenue.Toutefois, ce nuage a semblé commencer à se dissiper depuis jeudi. En effet, le secrétaire général du ministère des Affaires Etrangères, Lounès Magramane, s’est rendu à Paris, pour y rencontrer son homologue française, Anne-Marie Descôte. Cette dernière a annoncé des « échanges chaleureux et constructifs ». «Nous renforçons les relations et coopérons sur les grands enjeux internationaux », s’est-elle félicitée. Le responsable algérien a de son côté annoncé que cette rencontre a permis de faire un bilan d’étape sur les préparatifs, «en prévision des échéances communes dans les relations bilatérales ». Cela renvoie forcément à des visites ministérielles, et surtout de la visite d’État du président algérien en France.Mais l’échéance en est encore au stade des préparations. Des sources diplomatiques ont affirmé que la majorité des grands dossiers « sont toujours en suspens ». Économie, mémoire ou encore circulation des personnes, aucun grand chantier n’avance vraiment. Or cette visite présidentielle tient surtout à cela. «Nous attendons le programme de cette visite de la part de la présidence française. Elle est toujours maintenue », a déclaré le chef d’État, lors d’un entretien télévisé diffusé début août dernier. « Nous ne sommes pas tombés d’accord sur le programme de cette visite. Une visite d’État a des conditions et doit déboucher sur des résultats. Ce n’est pas une visite touristique », a-t-il ajouté. « Je n’irai pas parader sur les Champs Elysées », a-t-il encore ajouté. Cette déclaration n’a pas donné lieu à une réponse des autorités françaises. Interrogée en juin par une télévision française sur le maintien de la visite du président algérien, la ministre des Affaires Etrangères, Catherine Colonna, avait affirmé : « je l’espère, nous travaillons sur des datesmais elles ne sont pas fixées ».Pour rappel, cette visite avait été annoncée à deux reprises, d’abord en mai puis en juin derniers, avant d’être reportée sine die. Cela doit être un rendez-vous historique pour les deux pays, dont les deux présidents ont fait le pari de «la consolidation » des relations,qui doit cependant être confirmée par une visite d’État, dont la date n’a toujours pas été arrêtée.

Akli Ouali

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