Le retrait spectaculaire de l’Algérie de la course pour l’organisation des éditions 2025 et 2027 de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) a fait réagir les milieux sportifs et médiatiques de l’ensemble du continent. De l’Égypte à l’Afrique du sud, en passant par le Sénégal ou le Cameroun, tout le monde a exprimé son incompréhension du verdict, annoncé le lendemain par la Confédération Africaine de Football (CAF). Sur les plateaux de télévision, des personnalités très au fait des coulisses de l’instance africaine ont digéré, tant bien que mal, l’attribution de l’édition 2025 au Maroc, mais la plupart d’entre elles ont surtout parlé des tenants et aboutissants qui ont poussé la CAF à accepter la candidature conjointe de la Tanzanie, du Kenya et de l’Ouganda pour l’organisation de l’édition 2027. En effet, ces trois pays, même réunis, ne sont pas en mesure de tenir la comparaison avec l’Algérie en matière d’infrastructures. L’instance africaine le sait, mais elle s’est obstinée à s’accrocher à ses arguments d’ordre géographique ! Le retrait de l’Algérie à la veille de la cérémonie de désignation des pays hôtes, appelés à abriter les compétitions de la CAN 2025 et 2027, a provoqué un véritable séisme, dans un continent traversé par des centaines de contradictions et d’une confédération qui souffre d’un grand déficit de souveraineté. Dans un monde où les grandes organisations sportives, à l’instar de la FIFA et de l’UEFA, sont obligées, par la force de l’argent, à se séparer d’une partie de leur sphère décisionnelle, au profit des sponsors et partenaires officielles, que dire de la CAF ? Certes le Marocain Fouzi Lakjaâ est considéré aujourd’hui comme une personnalité qui a du poids, mais cette puissance qu’on lui accorde n’est-elle pas exagérée sur les bords ? Au Maroc, il n’est qu’un parmi des centaines de courtisans du roi. Tout le monde sait qu’il n’est jamais à l’abri d’un retournement de situation. Alors que vaut-il sur les plans continental et international ? Où commence son influence et ou se termine-t-elle ? Quelle que soit l’étendue de ses bras, il y’a toujours des limites à son influence. Après tout, il n’est qu’un sbire, qui ne pèse absolument rien devant les multinationales qui contrôlent la CAF et une grande partie des richesses africaines ! Ce sont ces géants qui se sont opposés à l’Algérie, parce qu’elle a refusé catégoriquement de leur brader son sous-sol. En se retirant, l’Algérie leur a fait savoir qu’elle n’acceptera jamais le chantage, d’où qu’il vienne. Les causes du retrait de l’Algérie ne sont pas uniquement liées aux jeux de coulisses de la CAF, les motifs ayant poussé les autorités du pays et la Fédération Algérienne de Football (FAF) à se retirer, pour mettre tout le monde devant ses responsabilités, sont plus profonds et plus graves. Il est question de souveraineté nationale et d’autres principes, liés à l’indépendance de décision.
Mohamed M.
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