Le Maroc est entrainé vers l’inconnu par ses gouvernants. Ce sont des citoyens marocains, établis en Europe, qui le constatent de jour en jour, dans le sillage des scandales des services de renseignements de leur pays. Le Makhzen ne recule décidemment devant aucun stratagème pour poursuivre sa propagande, visant à servir sa politique expansionniste à n’importe quel prix. Désormais, tous les moyens sont bons aux yeux des dirigeants marocains pour harceler les militants sahraouis et les responsables du Polisario établis en Europe, notamment en Espagne. Après les scandales Pegasus et Moroccogate, ainsi que l’affaire de l’espion marocain arrêté en Allemagne, les services marocains ont de nouveau été épinglés, comme cela a été rapporté par le journal espagnol El Confidencial. Selon ce journal, les autorités néerlandaises ont arrêté, le 26 octobre, Abderrahim El M., un ressortissant d’origine marocaine, travaillant en tant qu’analyste principal au sein de la coordination de lutte antiterroriste et de sécurité aux Pays-Bas. Agé de 64 ans et résident à Rotterdam, l’homme est accusé d’espionnage au profit d’une puissance étrangère. Poursuivi pour divulgation de secrets d’État à une partie étrangère (le Maroc), le citoyen marocain et sa complice, une Néerlandaise fonctionnaire de police, ont été incarcérés sur ordre de la justice. L’affaire est en train de prendre de grandes proportions aux Pays-Bas. Dans un climat pré-électoral, des partis politiques se sont emparés de l’affaire et des voix ont commencé à monter, à propos des liens qu’entretiendrait le ressortissant marocain avec les services de renseignements de son pays. Un scandale retentissant, après celui provoqué par l’affaire des eurodéputés corrompus par le Makhzen pour défendre ses thèses concernant le Sahara occidental. « L’opération en question a été supervisée par Mohamed Belahrech, agent des services marocains. Le nom de cet espion revient également en Espagne, où on lui attribue des liens avec Noureddine Ziani. Ce dernier entretenait des relations avec des nationalistes catalans. Il a été expulsé en 2013, sur recommandation de l’ancien directeur du centre d’intelligence national espagnol » précise El Confidencial, relayé par le site TSA, qui énumère les nombreux scandales impliquant les services marocains en Europe. Selon des médias ayant mené des enquêtes approfondies sur ce sujet, de nombreux agents marocains activent en France, en Belgique, aux Pays-Bas, en Italie et en Espagne. Il y’a lieu de rappeler le refus d’octroi de la nationalité espagnole, prononcé par les autorités ibériques à l’encontre d’un autre citoyen marocain, impliqué lui aussi dans un gravissime acte d’État et consistant à recruter des immigrés marocains en situation régulière en tant qu’agents secrets, pour surveiller des responsables du Front Polisario. Le ressortissant marocain concerné a été accusé par le Centre espagnol d’intelligence « de collaborer avec les services secrets de Rabat dans la surveillance des Sahraouis », selon El Pais. Après neuf ans, la justice espagnole a fini par rejeter sa demande, en s’appuyant sur un rapport du Centre espagnol d’intelligence. Ce service a vivement déconseillé à la justice d’accorder la nationalité espagnole à un agent marocain « pour des raisons d’ordre public et d’intérêt national ». Le journal espagnol avait par ailleurs souligné qu’au cours des onze dernières années, la justice ibérique a refusé à au moins cinq autres reprises la nationalité à des citoyens marocains, en raison de l’existence de rapports du CNI, avertissant que les demandeurs avaient espionné pour le compte de Rabat.
M. M.
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