La folie meurtrière qui s’est emparée de Netanyahou, son ministre de la Défense et l’état-major de son armée a atteint un point de non-retour, avec l’assaut d’une rare violence lancé contre le complexe hospitalier Al Shifa. L’incursion brutale, opérée par les militaires israéliens dans cette structure de santé, pourtant protégée par une résolution du Conseil de sécurité qui considère les écoles et les hôpitaux comme des sanctuaires, n’a pas fait réagir les gouvernements du monde dit libre. Certaines capitales se sont contentées de dénoncer, certainement pour entretenir l’illusion, mais aucun pays parmi ceux qui ont cautionné la guerre contre Ghaza, notamment les membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, qui avaient voté la résolution en 2011, n’ont été en mesure de faire respecter leurs propres décisions. Les États-Unis, la France et le Royaume-Uni avaient pourtant décidé d’inscrire toute partie qui attaquerait des écoles ou des hôpitaux sur la liste noire ! Israël constituerait-il l’exception ? Apparemment c’est le cas, dans la mesure où depuis hier samedi, des centaines de personnes, malades et réfugiées, ont été forcées de quitter l’hôpital, comme le voulait Tel-Aviv. Selon le ministère de la Santé palestinien, plus d’une centaine de blessés et des bébés prématurés n’ont pu être évacués. Des médecins sont quand même restés pour prendre soin de ces patients, ont précisé des responsables de l’établissement, sans donner le nombre exact des bébés encore dans l’enceinte. Des scènes insoutenables, traduisant l’impuissance de la communauté internationale face au diktat d’une secte criminelle défiant le monde : des colonnes de déplacés, de médecins, de malades et de blessés, certains amputés, certains très faibles, marchaient en direction de la route Salaheddine, qui mène vers le sud de la bande de Ghaza ! Sur le chemin, des corps en décomposition avancée, des routes défoncées, des magasins détruits, des voitures retournées ou écrasées. Alors que l’hôpital Al Shifa est toujours encerclé par les blindés israéliens, tandis que des drones survolaient la zone. Pas la moindre ambulance en vue ! Des explosions sont entendues dans et aux abords du complexe hospitalier. La situation était confuse hier, alors qu’à Jabalia, plus au nord, l’aviation israélienne multipliait ses frappes depuis l’aube. Le ministère de la Santé à Ghaza a fait état d’au moins cinquante personnes tuées dans une frappe israélienne, sur une école abritant des déplacés dans un camp de réfugiés géré par l’ONU. La frappe a touché l’école Al Fakhoura. Des images terribles. « Nous recevons des images effroyables de nombreux morts et blessés encore une fois dans une école de l’Unrwa qui abritait des milliers de déplacés dans le nord de la bande de Ghaza », a écrit sur X (ex-Twitter) un responsable local de l’ONU. Il est à rappeler que début novembre, l’armée israélienne avait bombardé le camp de réfugiés de Jabalia pendant trois jours successifs, faisant plus de 200 morts et des centaines de blessés parmi les déplacés. Quoi qu’il en soit, l’armée israélienne, qui enregistre chaque jour des pertes humaines et matérielles considérables, continue de se venger sur les femmes et les enfants, à défaut d’atteindre ses objectifs militaires. Dans un communiqué publié hier, Amnesty International a souligné que plus d’un tiers des victimes à Ghaza sont des enfants, tandis que des centaines de morts au bas mot demeurent toujours sous les décombres.
Mohamed Mebarki
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