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Malgré cinq stations d’épuration à Mila : Le traitement des eaux usées est à la traine…

La wilaya de Mila est première à l’échelle nationale en nombre de Stations d’Épuration des eaux usées (STEP). Elle possède cinq unités opérationnelles et une sixième est en projet. Pourtant, le volume deaux usées traitées ne dépasse pas les 30 % ! Une équation pour le moins difficile à comprendre.En effet, malgré le nombre important de STEP possédées par la wilaya, près de 70 % des eaux usées produites par les ménages sont toujours déversées dans la nature sans traitement préalable. Le directeur de l’Office National d’Assainissement (ONA), Ali Bendjaddou, a indiqué tout récemment à L’Est Républicain que son secteur occupe la première place nationale en nombre de STEP fonctionnelles. Toutefois, notre interlocuteur déplore l’insuffisance du volume d’eau épuré. « Nous traitons, jusqu’à présent, environ 30 % des eaux polluées de la région », a-t-il dit. Pour expliquer ce qui ressemble à une incohérence, le directeur de l’unité de l’ONA de Miladira : « Pour augmenter le volume des eaux traitées, il faut le raccordement des mechtas de toutes les communes équipées de STEP. Or, jusqu’à présent, les réseaux d’assainissement de la plupart des agglomérations secondaires de ces communes ne sont toujours pas branchés aux Stations d’Épuration. » Notre interlocuteur précise que si l’on raccorde tous les réseaux d’assainissement des communes dotées de STEP, on pourrait alors atteindre un taux de traitement de 60 %. Bendjaddou souligne également que des efforts sont déployés à tous les niveaux, pour améliorer les performances du secteur et par ricochet obtenir une meilleure protection du plan d’eau de Beni Haroun des eaux polluées. Dans ce sens, il révèle qu’outre l’idée de raccorder davantage d’agglomérations secondaires aux STEP, des projets de création de nouvelles stations dans la région sont en maturation. « Nous avons une sixième STEP en construction dans la commune de Rouached. Elle sera remise à notre secteur en 2024 pour entrer en service à l’horizon 2025. En plus, la Direction des Ressources en Eau (DRE, NDLR) projette de réaliser trois autres STEP dans les communes de Chelghoum Laid, Tadjenanet et Teleghma, pour renforcer le système de protection du barrage de Beni Haroun ». S’agissant de l’exploitation des eaux épurées et des boues générées par les opérations de traitement dans l’agriculture, le responsable a fait savoir qu’elle est encore très limitée. « Pour une exploitation optimale et sécurisée des eaux épurées et des boues dans l’agriculture, on a besoin de leur faire subir un traitement aux rayons Ultra-Violets (UV, NDLR) pour détruire tous les microbes et germes pathogènes. Or cette technologie n’est pas encore disponible dans nos STEP », a-t-il expliqué. Il a par ailleurs confirmé que l’utilisation de ces eaux et boues dans l’irrigation de l’arboriculture et la fertilisation des sols était « très limitée ». « La boue n’est utilisable dans la fertilisation du sol qu’après une année de sa sortie de nos caves de décantation. Il y a des cultivateurs du sud du pays qui viennent régulièrement chercher ces boues dans nos STEP, mais ils ne les épandent jamais dans les champs avant une année. C’est notre condition pour les leur donner. Quant à l’usage des eaux épurées dans l’arboriculture, il est toléré, car il ne présente pas de risques sur la santé. »

Kamel B.

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