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Session extraordinaire d’urgence de l’ONU sur Ghaza : Une portée symbolique sans plus

L’Assemblée générale extraordinaire de l’ONU se réunit aujourd’hui, dans une session extraordinaire d’urgence, pour examiner une résolution demandant un cessez-le-feu humanitaire à Ghaza et la libération de tous les otages. Ainsi, l’Assemblée Générale (AG) va prendre le relais avec une réunion spéciale. La réunion, qui aura lieu l’après-midi, a été réclamée par les représentants de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI) et du groupe arabe. Le projet de texte reprend en grande partie la résolution rejetée vendredi par le Conseil de sécurité. S’inquiétant de la situation humanitaire « catastrophique dans la bande de Ghaza », le texte exige « un cessez-le-feu humanitaire immédiat », et réclame également la protection des civils, l’accès humanitaire, et la libération « immédiate et inconditionnelle » de tous les otages. Il est à signaler que cette session intervient trois jours après le blocage d’un projet de résolution appelant à un cessez-le-feu humanitaire immédiat à Ghaza, en raison du véto américain. L’échec du Conseil de sécurité à cause de l’opposition américaine a poussé de nombreux chefs d’État à rappeler la nécessité et l’urgence de réformer l’ensemble des institutions onusiennes. Mais qu’est-ce qu’une session extraordinaire d’urgence ? C’est une AG qui est déclenchée lorsque le Conseil de sécurité de l’ONU est dans une impasse et qu’il est incapable d’assumer sa mission, comme c’est le cas aujourd’hui, où les USA, principal soutien d’Israël, continuent de défier la communauté internationale en accordant à Tel Aviv un permis à tuer et un droit de rayer tout un peuple de la surface de la Terre. Lorsque le Conseil de sécurité de l’ONU est dans cette situation, l’AG peut immédiatement examiner la question lors d’une session extraordinaire d’urgence. Si la résolution d’un cessez-le-feu humanitaire est adoptée à la majorité des deux tiers, même si elle porte le caractère non contraignant, elle aura toujours une portée symbolique et politique. Mais elle servira à quoi, si elle n’est pas en mesure de mettre un terme à la folie criminelle des sionistes ? De quelle utilité sera-t-elle, si elle ne peut pas examiner la question cruciale du véto ? Ça sert à quoi une Assemblée générale, aussi extraordinaire et exceptionnelle soit-elle, si plus de cent nations n’arrivent pas à peser lourd devant la prépondérance d’un seul pays ? Il est à rappeler que ce n’est pas la première fois que les Américains bloquent une résolution concernant la Palestine. Le véto de vendredi soir est le 35e sur 39 au total depuis 1970. Hier lundi, le ministère de la Santé du Hamas a annoncé que les bombardements israéliens dans la bande de Ghaza avaient fait 18.205 morts et environ 50.000 blessés depuis le 7 octobre. Le désastre est absolu. « Il n’y a pas d’endroit vraiment sûr dans la bande de Ghaza, même les locaux de l’ONU ont été touchés », a déclaré hier le directeur de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). Toujours hier, le Conseil exécutif de l’OMS, réuni en session extraordinaire à Genève, a adopté pour la première fois une résolution par consensus alertant sur « la situation humanitaire catastrophique qui prévaut dans la bande de Ghaza », demandant « le passage immédiat, sans interruption et sans entrave, de l’aide humanitaire, y compris l’accès des membres du personnel médical ».

Mohamed Mebarki

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