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Problème de stress hydrique : Le dessalement, une solution pour Annaba et El-Tarf

La gestion de l’eau a toujours représenté une très lourde problématique nationale. Les pénuries et le rationnement ont souvent fait partie du quotidien des Algériens. Que ce soit au niveau des grandes villes ou des agglomérations moyennes, le manque d’eau a fini par impacter négativement l’évolution d’une société sur le plan démographique, qui n’arrive plus à se libérer du stress hydrique. Il fut une période où les responsables algériens ont commencé à étudier sérieusement l’option de l’importation de l’eau, vu que la pénurie n’a cessé de prendre des proportions alarmantes. Malgré les gros investissements dans le secteur de l’hydraulique, dont certains se sont avérés être de pures pertes financières, à l’instar de la méga station d’El Magtaâ d’Oran, la situation est demeurée critique pour certaines villes comme Annaba et l’Algérie n’a pas réussi à quitter le groupe des pays au stress hydrique élevé. Où se trouve la solution ? Lors d’une entrevue avec des représentants des médias nationaux en août dernier, le chef de l’État avait mis en exergue les efforts soutenus de la politique de l’Algérie dans sa politique hydraulique, indiquant que la production d’eau en Algérie « atteindra, après l’achèvement de la réalisation des stations de dessalement programmées, l’équivalent de 1,4 milliard M3 ». Et d’ajouter que l’Algérie devient de ce fait « le premier pays africain et le troisième pays arabe à produire de l’eau, en utilisant la technique de dessalement de l’eau de mer ». Hier mardi, le dossier de dessalement de l’eau de mer a été au centre de l’émission « L’invité de la rédaction » de la chaîne III de la radio nationale, à laquelle était convié le P-D.G de l’Algerian Energy Company (AEC). Le responsable de cette filiale de Sonatrach a indiqué que l’option de dessalement reste « une alternative incontournable, voire stratégique, pour pallier le manque de pluviométrie à l’origine du stress hydrique vécu en Algérie ». Le patron de l’AEC a fait savoir que l’Algérie produit actuellement 2.1 millions de M3/jour et qu’avec la réalisation de cinq nouvelles stations, la capacité de production additionnelle atteindra un million et demi de M3/jour. « Ce qui permettra une production totale de 3.6 millions de M3/jour d’ici décembre 2024 », a-t-il souligné. Les stations en question seront implantées à Oran, à Fouka, pour couvrir les besoins des régions de Blida et d’Alger, à Cap Djenet pour la région de Boumerdès, à Toudja pour la région de Béjaïa et enfin à El Tarf pour la région englobant cette dernière et Annaba. Ces stations « sont toutes montées par des filiales de Sonatrach », citant dans l’ordre l’AGCB, la GTP, l’ENAC, SARPI et enfin Cosider pour la station de Fouka. Selon le même responsable, « la capacité unitaire journalière de chaque station est conséquente, puisqu’elle suffit pour 3 millions d’habitants ». Avant 2020, a-t-il rappelé, « l’eau dessalée était réservée aux moments de stress hydrique plus aigus, notamment en saison estivale ». « Avant 2020, le dessalement d’eau de mer représentait 18 % du volume global d’eau consommée. Actuellement, avec le stress hydrique, nous sommes obligés de faire du dessalement une solution pérenne et non conjoncturelle », a affirmé le P-D.G. « La problématique de l’eau ne se posera plus en Algérie », a-t-il estimé, en précisant que « les 40 % des eaux conventionnelles viendront des forages et des barrages pour servir à l’irrigation agricole ». Dans le même contexte, le chef de l’AEC a évoqué la possibilité de recourir à des stations mobiles, dites « conteneurisées », d’une capacité journalière de 2.500 M3, pour venir en aide à certaines villes, en fonction de la demande.

Mohamed M.

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