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Restauration et transport des étudiants : Le retrait de l’État est-il envisagé ?

Lors de la réunion hebdomadaire tenue hier mer, le gouvernement a abordé plusieurs questions d’intérêt national. Sous la présidence du Premier ministre, les membres de l’exécutif se sont penchés notamment sur les aspects opérationnels relatifs à la mise en œuvre des directives du président de la République, concernant l’approvisionnement du marché local en produits de première nécessité, la protection du pouvoir d’achat, l’accélération de la dotation des foyers en détecteurs de monoxyde de carbone, ainsi que la réforme des œuvres universitaires. À propos de ce dossier, qui avait fait l’objet d’un débat en Conseil des ministres, Abdelmadjid Tebboune avait déjà « insisté sur l’impératif de procéder à de profondes réformes du système universitaire concernant les volets relatifs au transport et à l’hébergement ». Le président de la République avait mis l’accent sur la nécessité de prendre en charge les réformes envisagées, en tenant compte de deux paramètres : « la rationalisation des dépenses et l’amélioration des prestations fournies aux étudiants ». Il est à rappeler que la proposition de privatisation de la restauration et du transport est en voie de s’imposer. À ce sujet, le chef de l’État avait prévenu sur les risques de se retrouver dans des situations de monopole. Les pouvoirs publics sont donc doublement avertis pour ne pas être pris dans le piège qui avait permis à un certain Mahiedine Tahkout de jouer au prête-nom, en faisant main basse pour le compte de ses « parrains », sur une filière évaluée à des centaines de milliards. En juillet dernier, l’Office national des Œuvres Universitaires (ONOU) organisait des assises nationales sur la réforme de ses services, déclinée en quatre axes : la numérisation des services, l’enrichissement de l’organigramme des œuvres universitaires, la révision des tarifs des repas et la simplification du dossier de la bourse. Pour ce qui est des tarifs des repas, il est attendu à ce qu’ils connaissent une revalorisation conforme à l’amélioration de la qualité du menu proposé aux étudiants. Sur ce plan, va-t-on assister au retrait définitif de l’État, qui ne va plus désormais subventionner une prestation ayant englouti des milliards et dont une grande partie est allée enrichir des réseaux d’affairistes ? Probablement. Mais ce ne sera pas pour demain, dans la mesure où le processus de retrait exige un véritable plan, bien ficelé sous tous ses aspects. Il y a quelques jours, l’Université des Sciences et de la Technologie Houari Boumediene (USTHB) a abrité une journée d’étude sur la réforme des œuvres universitaires. Les participants ont unanimement appelé au changement du mode de gestion d’un secteur aux besoins grandissants. En chiffres actualisés, il y a lieu de souligner que les 423 structures d’hébergement que compte le pays abritent plus de 438.000 résidents, dont 4.354 étudiants étrangers. Toujours au titre de l’année universitaire 2023-2024, les responsables de l’ONOU ont fait état d’environ un million d’étudiants abonnés des transports universitaires. Un marché à grande potentialité qui doit faire l’objet de grandes convoitises !

Mohamed Mebarki

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