Moins de deux semaines à peine depuis l’entame de son mandat au Conseil de sécurité de l’ONU en tant que membre non permanent, l’Algérie est entrée en action. Saisissant l’opportunité de son statut onusien pour tout mettre en œuvre, dans le but d’arriver à un cessez-le-feu à Ghaza, alors que la guerre déclarée par l’État sioniste contre le peuple palestinien est entrée dans son quatrième mois. Dans un récent bilan, le ministère de la Santé à Ghaza a fait état de plus de 23.000 victimes, sans compter les milliers de disparus. En sa qualité de membre du Conseil de sécurité, l’Algérie vient de réussir à endosser avec succès une initiative du groupe arabe à l’ONU en opposition à un projet israélien visant à déplacer les populations palestiniennes. Le projet en question, porté par la frange la plus extrémiste du gouvernement Netanyahou, concerne le déplacement des Palestiniens de Ghaza et leur déportation, dans le plus pur style nazi, en terre africaine. Tout en insistant auprès de l’Égypte, afin de la convaincre d’accueillir dans le Sinaï une partie de la population de Ghaza, les sponsors de ce projet, à propos duquel les puissances occidentales font semblant de s’inquiéter, dans une « mise en scène » destinée à endormir l’opinion publique, ont entrepris des négociations avec certains pays africains. Des médias parlent du Congo (ex-Zaïre) et du Tchad, rapportant des discussions ayant eu lieu entre les autorités israéliennes et trois pays africains, dont le Congo, pour concrétiser le projet. Il y a une dizaine de jours, le ministre de la Sécurité nationale de l’entité sioniste a appelé à « encourager » la population de Ghaza à « émigrer ». Le projet de déporter les Palestiniens est-il effectivement rejeté par les puissances occidentales ? Il a certes été dénoncé par Washington, mais sans plus. Les pays arabes, dont la plupart sont naturellement opposés à un tel projet, se sont engagés dans l’initiative portée par l’Algérie, consistant à convoquer une réunion du Conseil de sécurité sur le risque de déportation des populations palestiniennes. Selon de nombreuses sources médiatiques, l’Algérie a obtenu la tenue d’une réunion du Conseil de sécurité sur la question vendredi prochain. Il est à rappeler que l’Algérie a été élue le 6 juin 2023, pour un mandat de deux ans comme membre non permanent du Conseil de sécurité par 184 voix de pays membres de l’ONU. Elle a entamé son mandat le 2 janvier passé. Pendant ce temps à Ghaza, la situation dépasse de loin l’imagination. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a révélé, hier mardi, lors d’une conférence de presse en ligne que « de nombreuses amputations ont dû être pratiquées ces dernières semaines dans les hôpitaux encore en fonction à Ghaza, alors que les membres auraient pu être sauvés dans des circonstances normales ». « Je n’ai jamais vu autant d’amputés de ma vie, y compris des enfants », a confié le représentant de l’OMS en Palestine. Selon l’organisation humanitaire « Save the Children », plus de dix enfants perdent chaque jour un membre à Ghaza.
Mohamed Mebarki/AG
Partager :