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Violences sexuelles à Ghaza    : L’Algérie réclame une enquête

Le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies à New York, Amar Bendjama, appelle à des « enquêtes approfondies sur les violences sexuelles commises par les forces d’occupation dans les territoires palestiniens ». « Je tiens à souligner la position de principe de mon pays, l’Algérie, selon laquelle personne, homme ou femme, quelle que soit sa religion ou son origine, ne devrait endurer les horreurs des violences sexuelles dans les territoires palestiniens occupés », affirme le diplomate algérien, qui a indiqué avoir pris note du briefing, hier lundi, devant le Conseil de sécurité, de la représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU sur les violences sexuelles dans les conflits, Pramila Patten. « De tels actes sont clairement condamnés par notre religion et les responsables doivent faire face à de graves conséquences dans les limites de la loi », ajoute-t-il. Selon lui, « il est impératif que des enquêtes approfondies sur des incidents de cette nature soient menées avec le plus grand sérieux et la plus grande diligence ». Poursuivant, Bendjama dit espérer que Patten obtienne l’autorisation de visiter de nombreux centres de détention où les droits humains des Palestiniens sont violés, avec plus de 3.484 détenus administratifs emprisonnés sans procès. « En outre, sa présence dans la bande de Ghaza lui aurait permis de constater par elle-même l’ampleur des abus sexuels infligés aux Palestiniens par les forces d’occupation et de les transmettre à la communauté internationale », insiste-t-il. Pour le représentant de l’Algérie, « cet engagement contribuerait à sensibiliser davantage aux défis auxquels sont confrontés les Palestiniens et à favoriser une meilleure compréhension de leurs souffrances ». Dans ce sens, il rappelle que « les femmes palestiniennes ont subi, pendant des décennies, l’impact d’une agression incessante, subissant une discrimination et une violence indescriptibles sur plusieurs fronts. » Et d’ajouter que la population palestinienne, en particulier les femmes, « a été soumise à d’innombrables brutalités, violant l’essence même de leur humanité et de leur dignité ». Cette situation critique « n’est cependant pas un phénomène récent. Elle a persisté tout au long de l’occupation, exacerbée par une politique de punition collective », condamne-t-il. « La violence contre les Palestiniens, quel que soit leur sexe ou leur origine, n’est pas simplement un acte sporadique. C’est une politique délibérée, perpétuée et même approuvée par les autorités d’occupation », martèle-t-il. Dans la foulée Bendjama a tenu à dénoncer l’immunité des responsables de ces violences. « Depuis 2001, malgré le dépôt de 1.400 plaintes par des Palestiniens pour actes de torture, seules trois enquêtes pénales ont été ouvertes. Étonnamment, aucune de ces enquêtes n’a abouti à une quelconque inculpation », regrette le diplomate.

Samir Rabah 

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