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Logements publics locatifs à El Eulma : Cri de détresse d’une famille déboutée

Les conditions de vie deviennent difficiles pour Saadia L., mère de dix enfants dont trois filles. La situation oblige la veuve à demander un logement social. Le dossier est déposé auprès des services concernés de la ville et de la daïra d’El Eulma, le 9 septembre 1998. Il est inscrit sous le numéro 7976. Prenant son mal en patience, la mère a assisté sans broncher à la distribution de milliers de Logements Publics Locatifs (LPL) pour lesquels les pouvoirs ont et continuent d’injecter des milliards de dinars. Après 25 années d’attente, Saadia L. n’a pu voir le bout du tunnel puisqu’elle a quitté ce bas monde le 20 mai 2023, soit quelques jours avant l’affichage des noms des heureux bénéficiaires des 1.000 LPL de la cité Boukhabla d’El Eulma, deuxième plus grande agglomération de la wilaya. La commission d’enquête qui s’est rendue sur les lieux à plusieurs reprises, où elle a constaté de visu les difficiles conditions de vie de la vieille dame, de sa fille divorcée avec trois enfants et d’un fils marié, lui aussi père de deux enfants, a fait son travail puisque le nom de Saadia L. figure dans les listes affichées en juin 2023. Même s’il est impossible de faire son deuil au départ d’une maman, principal pilier d’un foyer, la bonne nouvelle a quelque peu atténué la douleur de ses enfants. Malheureusement, ils vont déchanter quelques mois après. Et pour cause, ils n’ont pas été invités à prendre part au tirage au sort concernant la localisation de leur futur appartement, organisé à la fin de la semaine dernière. Ils ont cherché à connaître les raisons de cette élimination ne disant pas son nom, en vain. Toutes les portes sont restées fermées. En ultime recours, Amina K. (divorcée avec trois enfants), la fille de la veuve, demande l’intervention du wali de Sétif. « On n’y peut rien face à la loi divine. Ma mère est partie avec un pincement au cœur. Elle a attendu plus de 25 ans sans pouvoir exaucer son rêve, celui de vivre un jour dans un logement décent. Les gens qui veulent nous en priver ne mesurent pas la portée de leur décision. Cet appartement nous revient de droit et plus particulièrement à une mère et ses trois enfants. Nous vivons sur des charbons ardents, moi et mes petits, mon frère avec sa petite famille et un autre frangin célibataire. Tous les documents sont là pour prouver nos dires. Ce qui me touche le plus, c’est que personne n’a voulu nous répondre ou nous recevoir. Pour mettre un terme à notre calvaire, je demande l’intervention du wali de Sétif, notre seul salut », dira non sans une forte douleur Amina K., attendant avec impatience une réponse des autorités et dans le cas échéant, une issue heureuse. Nous y reviendrons…

Kamel Beniaiche 

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