Le professeur Adda Bounedjar, chef de service d’oncologie médicale au Centre anticancer de Blida et vice-président de la Ligue arabe de lutte contre le cancer, est également président de la Commission nationale de prévention et de lutte contre le cancer, créée en vertu d’un décret présidentiel et installée hier dimanche par le président de la République. L’installation s’est déroulée en présence du directeur de cabinet à la présidence de la République, des ministres de la Santé, de l’Industrie et de la Production pharmaceutique et du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, ainsi que du président de l’Agence nationale de la sécurité sanitaire et du directeur général de la CNAS. En plus de son président, ladite commission est composée des professeurs Ouahiba Ouahioune, spécialiste en pathologie, Fatiha Gachi, chef d’unité d’oncologie pédiatrique au Centre Pierre et Marie-Curie, Mohamed Oukal, professeur en oncologie médicale à l’université d’Alger, Khadidja Boudaoud, chef du service de radiothérapie au Centre anti-cancer de Sétif et Nabil Yafor. Le président de cette commission a affirmé avoir présenté au chef de l’État un exposé sur la situation actuelle du cancer en Algérie et a évoqué une stratégie comprenant cinq axes : la prévention, la détection précoce, le diagnostic précoce, la recherche scientifique et l’amélioration du parcours du patient. Il a indiqué avoir pour mission de soumettre à Abdelmadjid Tebboune un rapport périodique, dont le premier jet lui sera remis dans les trois prochains mois. Ce rapport concernera la situation des malades en Algérie, ainsi que les solutions possibles et qui peuvent être prises dans les plus brefs délais. Saisissant l’opportunité de l’installation de cette commission, le président de la République a enjoint au ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale d’assurer une prise en charge entière et immédiate des cancéreux ne bénéficiant pas d’une assurance sociale, sans qu’ils aient à accomplir de mesures administratives au préalable. Une avancée considérable dans la prise en charge des patients concernés, pourvu qu’elle soit suivie d’une application rigoureuse dans les différents hôpitaux et des cliniques ! Tebboune a également ordonné de prendre en charge les malades dès leur arrivée aux cliniques, avec prise de toutes les mesures thérapeutiques par divers moyens et d’assurer la disponibilité des équipements médicaux, comme les réactifs de laboratoire et les médicaments, pour pallier toutes les procédures bureaucratiques. Il a en outre ordonné la formation de médecins radiologues, en vue d’un dépistage précoce du cancer dans les instituts spécialisés et en utilisant toutes les potentialités de formation, dont les moyens de la santé militaire, avec création d’un dispositif exécutif de gestion administrative et financière, de contrôle et de lutte contre le cancer. Il est à rappeler que le 2 novembre 2023, le président de la République avait annoncé une initiative nationale de lutte contre le cancer, dont le suivi et l’évaluation seront assurés par la Présidence de la République. Tout en insistant sur « la nécessité d’orienter les investissements électronucléaires vers l’usage médical et de promouvoir la production nationale de médicaments anticancéreux », le chef de l’État avait souligné la nécessité d’assurer « une meilleure répartition des centres de lutte contre le cancer, notamment en termes de radiothérapie, de maladies du sang et de pédiatrie ». L’initiative avait bénéficié au départ de 70 milliards de dinars. Abdelmadjid Tebboune avait indiqué à cette occasion que le fonds national de lutte contre le cancer « va bénéficier de 30 milliards de dinars à partir de 2024 dans le cadre de la consolidation de ses ressources ». Il y a lieu de souligner que selon les statistiques du ministère de la Santé, près de 47.050 nouveaux cas de cancer ont été enregistrés en 2022. Plus de 61.000 cas sont à prévoir en 2025. En ce qui concerne les structures consacrées à la lutte contre cette maladie, leur nombre est en évolution permanente, tout comme celui des appareils de radiothérapie. Seulement, l’enjeu fondamental réside dans la maintenance, à titre d’exemple, celui des scanners, qui peuvent rester en panne pendant de longs mois dans les hôpitaux publics. C’est à ce niveau que les responsables devraient agir.
Mohamed Mebarki
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