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Le MAE espagnol à Alger : Vers le réchauffement des relations bilatérales

Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, effectuera  lundi une visite de travail en Algérie, une première pour un haut responsable espagnol depuis mars 2022. En effet, depuis cette date, Alger et Madrid ont entretenu une relation tendue. Le changement dans la position historique de l’Espagne par rapport à la question du Sahara Occidental, a irrité l’Algérie, qui considère que son partenaire ibérique devait observer une stricte neutralité, conformément au droit international, étant l’ancienne puissance administrant les territoires sahraouis avant l’occupation marocaine en 1975. Or, le Président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, est sorti de cette position historique pour s’aligner sur la position marocaine. Il avait notamment affirmé que la proposition marocaine d’autonomie était « réaliste », tout en continuant de se référer aux résolutions des Nations-Unies, évoquant la nécessité d’ouvrir des négociations entre les deux parties du conflit pour parvenir à une solution « mutuellement acceptable ». Depuis, l’Algérie a retiré son ambassadeur de Madrid, a réduit les échanges commerciaux avec ce pays à des niveaux très bas et a bloqué la quasi-totalité des liaisons aériennes avec ce pays. Résultat : des centaines de petites et moyennes entreprises espagnoles ont mis la clef sous la porte ou ont réduit leurs activités, du fait de la baisse des exportations vers l’Algérie. Mais cela a commencé à changer en septembre, lorsque le président du gouvernement d’Espagne a prononcé un discours devant l’Assemblée générale des Nations-Unies, où il a notamment repris les anciennes positions espagnoles qui se référaient aux résolutions des Nations-Unies comme seule solution à la crise du Sahara Occidental. Depuis, la normalisation des relations algéro-espagnoles se poursuit à pas réguliers. Après le retour, dans une relative discrétion, de l’ambassadeur algérien à Madrid, les deux pays ont entamé de nouvelles étapes dans leur relation. Un redémarrage qui a commencé par le rétablissement des relations commerciales entre des entreprises des deux nations, la levée par l’Algérie des contraintes aux importations venues d’Espagne et la multiplication des vols de la compagnie Air Algérie de et vers l’Espagne. La dernière décision est l’annonce faite par l’Association des Banques et Établissements Financiers (ABEF), la semaine dernière, qui informe avoir autorisé les banques à domicilier les importations en viandes en provenance d’Espagne, qui a été à un moment donné l’un des principaux fournisseurs du marché algérien en la matière. La visite de José Manuel Albares de demain viendra donc couronner toutes ces étapes dans le rétablissement des relations algéro-espagnoles. Sa rencontre avec son homologue algérien, Ahmed Attaf, et d’autres hauts dirigeants algériens (il sera très probablement reçu par le président Abdelmadjid Tebboune), va ouvrir de nouvelles perspectives dans les relations entre les deux pays et sans doute servir de prélude à une visite de Pedro Sanchez en Algérie, dans les prochains mois. Alger et Madrid vont tenter de rattraper le temps perdu.

Akli Ouali

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