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Gazoduc transsaharien Nigéria-Niger-Algérie : Le projet en phase de réactualisation

Le 7e sommet du Forum des chefs d’État et de Gouvernements des Pays Exportateurs de Gaz (FPEG), dont les travaux ont été clôturés hier samedi, au Centre International des Conférences Abdellatif Rahal, par l’adoption de la « Déclaration d’Alger », a été mis à profit par l’Algérie et le Nigeria pour évoquer le gigantesque projet du gazoduc transsaharien. Ce gazoduc, reliant le Nigeria au Niger, puis à l’Algérie, sur une longueur de 4.310 kilomètres, avant de traverser la Méditerranée pour alimenter les marchés européens, possède un intérêt stratégique non seulement pour les pays africains cités, mais aussi pour les pays de l’Union européenne, à la recherche d’autres sources d’énergie pour se libérer de leur dépendance au gaz russe. Conçu par l’Algérie dans les années 1980, le transsaharien a fait l’objet d’une tentative de détournement par le Maroc. Il a été au centre d’une bataille acharnée entre Alger et Rabat, pour des raisons économiques ou géopolitiques, avant que le verdict ne donne l’avantage à l’Algérie, qui a démontré ses prédispositions à investir dans ce projet, étant donné que c’est le plus viable à court terme. En décembre 2023, le ministre nigérian des Affaires étrangères, en visite en Algérie, avait déclaré que le projet du gazoduc transsaharien réalise des progrès significatifs et notables. Tout en rappelant que l’Algérie et le Nigeria sont considérés parmi les plus importants pays producteurs de gaz, il avait affirmé que l’Europe a besoin de cette énergie, ce qui constituait une « opportunité » pour l’Algérie, le Nigeria et le Niger. « Ce projet bénéficiera des opportunités offertes par l’Algérie en matière d’infrastructures, notamment le réseau de transports, les complexes de gaz naturel liquéfié et les infrastructures de pétrochimie, ainsi que la position géographique proche des marchés de gaz ». Lors d’une réunion à Niamey, il y a deux ans, l’Algérie, le Niger et le Nigeria ont affirmé leur engagement à concrétiser ce projet. Un mémorandum a été signé par les trois pays. Dans une déclaration faite en marge de la réunion ministérielle extraordinaire du FPEG, le ministre d’État chargé des ressources pétrolières du Nigeria a réitéré l’engagement et la détermination de son pays à concrétiser le projet du gazoduc transsaharien. L’annonce a été confirmée par le ministère algérien de l’Énergie et des Mines, dans un communiqué à travers lequel l’accent a été mis sur l’aspect vital et stratégique du projet « qui renforcera les approvisionnements en gaz dans le marché mondial ». Le communiqué a également évoqué les relations de coopération bilatérale entre l’Algérie et le Nigeria, dans les domaines d’exploration et de production d’hydrocarbures, de pétrochimie, outre le transport et la commercialisation du gaz naturel. À ce sujet, le PDG de Sonatrach a précisé que la « réactualisation des études sur ce projet stratégique » est en cours. « Cette réactualisation n’est pas encore terminée. Une fois l’opération achevée, des conclusions seront tirées. Il y a des dizaines de stations de compression à installer. Il s’agit d’étudier la distance et les points de départ et d’arrivée », a-t-il souligné. Il y a lieu également de rappeler le soutien exprimé par la Banque Africaine de Développement (BAD) au mégaprojet, qui fait la jonction entre le Nigeria et l’Europe via le Niger et l’Algérie. « Ce gazoduc est très important, c’est un investissement que nous soutenons et que l’Union africaine soutient », avait déclaré auparavant le président de la BAD, saluant le rôle de l’Algérie dans la reconstitution du Fonds africain de développement. « L’Algérie est un pays très important pour la BAD, c’est l’un des actionnaires qui ont répondu présents dès la création de la Banque », avait-il reconnu.

Mohamed Mebarki

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