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Hyperconsommation et Ramadhan : Les familles sous pression à Souk-Ahras

Mois des caprices et des dépenses insensées, le Ramadhan naura pas dérogé à la règle cette année. A Souk-Ahras, alors quon ne fait quentamer la première semaine du mois sacré, la frénésie de la consommation commence à faire des siennes au sein des foyers et il semble même que cette ruineuse lubie finira par avoir raison de ceux-ci avant le coup de grâce de lAïd.

Certains dentre les pères de familles que nous avons rencontrés lèvent déjà les bras au ciel, et leur parler aujourdhui de budgétisation ou de rationalisation des dépenses courantes paraît bien déplacé. Pour tenter de vérifier sil y en a quand même qui arrivent à maitriser les cordons de leur bourse, une virée du côté des marchés du faubourg, de la cité Barral Salah et du marché central du chef-lieu a été nécessaire. Les réponses que nous avons pu recueillir à la question de savoir combien coûte le mois sacré aux familles vont de « beaucoup trop cher » à « inconsidéré », en passant par le classique « je nai pas encore fait mes comptes, mais je suis en train de dépenser beaucoup plus que ce que javais prévu comme frais dalimentation ». Chiffrées approximativement, ces estimations culminent en moyenne à hauteur de 55.000, voire 60.000 dinars, sauf dépenses imprévues, et cela rien que pour la nourriture de familles de cinq à six personnes. Les unes comme les autres des personnes qui ont bien voulu répondre à nos questions évoquent une hausse significative des dépenses alimentaires des ménages, qui bondissent de 40.000 dinars en temps normal à pratiquement le double pendant le mois sacré. En fonction des préférences de chacun, un repas de Ramadhan qui se compose dune chorba frik, de briks ou de boureks, dun plat de résistance et dun minimum de sucreries, dentremets ou de fruits de saison peut coûter jusqu’à 1.500 dinars, selon que lon achète de la viande blanche (qui nest pas donnée) ou rouge (fraiche ou congelée). Des pères de familles avouent pudiquement quils ont sacrifié beaucoup en nachetant plus de dattes et de lait de vache, dont les prix ont sensiblement augmenté ces derniers jours. A ceux-là, ne parlez surtout pas de jus de fruits, de kalb ellouz quon désigne par harissat ellouz à Souk-Ahras, de pâtisseries et autres sucreries orientales ; ils vous diront tout simplement quils nen ont pas les moyens. Que reste-t-il donc pour faire face aux autres frais courants des ménages et surtout pour honorer les factures d’électricité, de gaz et deau et les loyers ? « Les yeux pour pleurer », est-on tenté de répondre ! « Avec 60.000 dinars par mois, tu nas plus rien aujourdhui, même si tu es le plus méticuleux des économes », déplorera ce vieil habitant de Bir Youcef.   

  1. Allia
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