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Une escapade incontournable dans les Ziban-ouest : Bordj Ben Azzouz, un joyau dans un écrin de verdure

Voulez-vous faire une petite randonnée dans les Ziban-ouest ? Vous y verrez de sublimes paysages où domine le majestueux palmier-dattier. Vous y rencontrerez des gens au labeur dans les palmeraies. Malgré les rigueurs du mois de Ramadhan qui poussent tout un chacun à en faire le moins possible, les producteurs de dattes, eux, sont au poste car la période de la pollinisation des régimes est cruciale. Vous constaterez que leur amour de la terre et des palmiers est inaltérable et qu’ils vouent à ces derniers un culte confinant à l‘obsession. D’abord réticent à voyager pendant le mois du jeûne, un beau matin, vous vous décidez à honorer l’invitation d’un ami habitant la commune de Bordj Ben Azzouz. Vous vous retrouvez sur la route nationale 46, en direction du sud-ouest de la wilaya de Biskra. Que les néophytes utilisent leur GPS car vous entrez dans un labyrinthe de palmeraies et d’entrelacement de routes. Votre enchantement s’installera dès Ain Bennaoui qui apparaîtra soudainement au détour d’un long virage à sept kilomètres de Biskra. L’horizon y est accaparé par une frange de verdure. C’est une rangée de palmiers à la houppe si caractéristique. Dandinant sous les effets d’un souffle froid arrivant de l’ouest, les palmes semblent vouloir peigner l’azur pour le débarrasser de quelques nuages grisonnant. A El Hadjeb, vous vous arrêterez pour acheter des fruits et des dattes que des marchands exposent sur des étals bordant la bande d’asphalte. Vous traverserez Bordj Enous, oued Zerari, Ain Karma. En arrivant à la commune de Bouchagroune, soit à 24 kilomètres de Biskra, vous abandonnerez la nationale qui mène jusqu’à Bou Sâada. Elle passe par une suite de rocs montagneux et de dunes privant les voyageurs de la beauté des vergers croissants sous les palmiers et du parfum de pollen embaumant l’air en cette période. Pour sentir la magie des Ziban, voir l’œuvre miraculeuse de la nature et humer les odeurs du pétrichor, il vaut mieux prendre l’ancienne route de Tolga qui traverse Bouchagroune. Vous serez subjugués. De part et d’autres de la route, des milliers de palmiers dattiers jalonnent le parcours. Sans avertissement, arrivera Lichana et, seulement quelques kilomètres plus loin, Bordj Ben Azzouz apparait entourée d’une rangée de palmiers-dattiers en haut desquels des grimpeurs s’affairent. C’est un joyau dans un écrin de verdure, diront les plus romantiques.

Un havre de paix

Tirant son nom de la dynastie des Azzouz qui firent de cet oasis, dès 1660, un relais important pour les caravanes et les pèlerins en partance pour la Mecque, Bordj Ben Azzouz est constituée de deux noyaux urbains noyés dans une forêt de palmiers. D’anciens murets en « toub » bordent les palmeraies où règne une ambiance de travail calfeutrée. Une armée de travailleurs agricoles s’occupent dans un silence impressionnant. C’est une commune de la daïra de Tolga qui est essentiellement phoenicicole. Comptant plus de 13.000 habitants dont quelque 5.000 vivent dans des habitations rurales ou des fermes disséminées sur un territoire de 23,4 kilomètres carrés, elle a bénéficié, au même titre que beaucoup d’autres communes, de projets importants initiés dans le cadre des différents Plans Communaux de Développement (PCD). « Bordj Ben Azzouz est un coin tranquille où la vie s’écoule au gré des saisons. C’est un havre de paix », vous dira-t-on. Les habitants de cette commune ne souffrent pas du problème de l’alimentation en eau potable. Les routes sont neuves et le village est propre. C’est devenu une agglomération semi-urbaine dotée d’une polyclinique et d’un centre de soin, d’écoles primaires, de collèges d’enseignement moyen et d’un lycée. Le taux de criminalité est un des plus bas de la wilaya de Biskra. Plus de 60 % de la population vit de la datte, a-t-on appris. Pour eux, le palmier dattier est l’élément central autour duquel s’organise toute la vie des habitants de cette belle oasis. Le ministère de l’Agriculture ne s’est pas trompé en l’incluant dans la liste des dix communes des Ziban qui bénéficient d’une Indication Géographique Labellisée (IGL) pour leur production de Deglet Nour. Bordj Ben Azzouz offre en effet des conditions climatiques et édaphiques idéales pour le palmier-dattier. A la vue de tant de beauté et de grâce émanant des palmiers et des hommes leur prodiguant des soins, vous aurez l’impression de rentrer dans un monde à part. Celui des fellahs des Ziban, des hommes rudes en apparence et peu expansifs mais, si vous décidez de faire une virée dans les Ziban, ils vous accueilleront chaleureusement et ils vous donneront l’impression que le bonheur existe vraiment sur terre.                             

Hafedh M.

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