Le ministre de l’Éducation nationale, Abdelhakim Belaabed, était avant-hier à l’Assemblée Populaire Nationale (APN), où il est intervenu lors d’une séance plénière consacrée aux questions relatives aux problèmes scolaires. Interpellé au sujet des cours particuliers, ce phénomène qui ne cesse de faire parler de lui depuis plus de trois décennies, Belaabed a reconnu que cette activité était « illégale, car générant des profits non déclarés en plus d’être pratiqués dans des locaux anarchiques et non sécurisés, voire dans des garages ». En effet, cette école « informelle » fait partie du quotidien des Algériens. Les cours particuliers ou de soutien, qu’importe la dénomination, sont entrés dans les mœurs, pour devenir la règle générale après avoir été l’exception. Toléré durant des années par le ministère, le phénomène s’est développé au fil des années pour devenir aujourd’hui un véritable « marché parallèle » du savoir et de la connaissance, par où transitent des sommes colossales, estimées en milliards, qui échappent au contrôle d’un État déjà en mauvaise posture face aux barons de l’économie souterraine. Les cours privés couvrent désormais tout le parcours scolaire, du primaire au lycée, et les enseignants qui y sont engagés ne sont certes pas majoritaires, mais constituent tout de même une catégorie consistante. Avec le temps, certains enseignants ont eu toute la latitude de se constituer en groupes, selon la formule des cabinets médicaux, et d’exercer dans des locaux aménagés pour la circonstance. Le ministre a affirmé avoir pris « une batterie de mesures pour mettre fin à ce phénomène, à l’image de la sensibilisation des élèves et de leurs parents pour ne plus encourager ces cours et placer leur confiance en l’établissement scolaire qui demeure la seule structure habilitée à dispenser un enseignement de qualité ». Défendant l’enseignement public, il a rappelé que « les portes des établissements scolaires étaient ouvertes à tout moment pour dispenser des cours de soutien ». Concernant la révision des programmes scolaires, il a tenu à souligner qu’elle a atteint « un stade très avancé ». « La révision des programmes a atteint un stade très avancé, dans le respect des référents religieux et national », a-t-il affirmé. « La révision des programmes à lancer à la prochaine rentrée scolaire au niveau du cycle primaire concerne l’allègement des programmes et du poids du cartable, ainsi que la réduction du nombre de matières, celles liées à l’identité nationale étant intangibles », a-t-il précisé. Et d’ajouter : « le Conseil national des programmes s’attèle actuellement à la révision des programmes scolaires, pour les adapter à la nouvelle ère que vit la société algérienne et aux avancées scientifiques et technologiques accélérées que connait le monde ». Belaabed a par ailleurs souligné que la révision est basée sur la feuille de route tracée par le ministère, à l’effet de concrétiser les décisions et les orientations du président de la République, notamment en ce qui concerne l’allègement des programmes scolaires, l’apprentissage des langues étrangères, la réduction du poids du cartable et la révision du calendrier des examens.
Mohamed M.
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