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Approvisionnement en eau douce à El Tarf : La zone ouest, un dilemme de longue date !

La problématique de l’eau douce dans les communes et agglomérations de la partie ouest de la wilaya d’El Tarf, qui compte plus de la moitié de la population, a toujours été d’actualité. La cause principale en est l’eau saumâtre qui coule dans les robinets.

Cette eau, provenant de forages datant de l’époque coloniale, non seulement dégrade les vêtements et les appareils électroménagers, que la rouille finit par mettre hors d’usage, mais est également imbuvable. En conséquence, les résidents sont contraints de recourir systématiquement à l’achat d’eau douce auprès de camions-citernes. Une lueur d’espoir est apparue au début des années 2000, lorsqu’un projet d’un coût de 72 milliards a été engagé. Cette opération visait à acheminer l’eau douce depuis le barrage de Mexa, via la station de traitement des Salines située dans la wilaya d’Annaba. Cependant, ce projet n’a pas fait long feu. Les conduites utilisées pour acheminer le précieux liquide se sont très vite dégradées, devenant inutilisables au bout de seulement cinq ans. En 2015, une autre conduite en PEHD (polyéthylène haute densité) a été réalisée suivant le même tracé, des Salines jusqu’à Dréan, en passant par Sidi Rihane dans la commune de Besbes. Ce projet, d’une longueur d’un peu plus de vingt kilomètres, a été financé à hauteur de 101 milliards. Cette nouvelle infrastructure devait permettre l’acheminement de 12.000 mètres cubes d’eau, à répartir équitablement entre Dréan et Besbes, soit 6.000 mètres cubes pour chaque commune. Malheureusement, ces prévisions n’ont jamais été atteintes. En 2017, un plan d’urgence a permis d’acheminer 6.000 mètres cubes, soit 3.000 pour chaque commune. Bien qu’en deçà des objectifs initiaux, cette réalisation a tout de même atténué les effets désastreux de l’eau saumâtre. Cette dernière, mélangée avec l’eau douce, devenait presque potable. Les ménagères utilisaient moins de savon et de produits pour laver et nettoyer les habits, obtenant plus d’éclat. Pour l’anecdote, depuis la distribution de ce quota, même les chauffe-bains fonctionnent mieux. Par le passé, un entretien régulier effectué par un plombier, au coût de 800 dinars, était nécessaire pour dégager le calcaire qui s’incrustait dans le serpentin à l’aide d’esprit de sel. Depuis le mélange de ces deux eaux, cette intervention n’est plus nécessaire. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, l’année passée, malgré des réserves hydriques ayant atteint la cote d’alerte, le quota d’eau n’a pas été modifié. En revanche, actuellement, alors que les réserves hydriques sont confortables, il a été drastiquement réduit, selon un responsable de l’Algérienne Des Eaux (ADE). En effet, le quota qui était de 6.000 mètres cubes a été ramené à seulement 2.000 mètres cubes depuis le 1er juin.

Iheb

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