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Gérer le diabète pendant le Ramadhan : Piqûre de rappel pour les généralistes à Sétif

La salle des activités médicales et paramédicales du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) Saadna Mohamed Abdennour a accueilli, jeudi 15 février, une journée de formation médicale continue dédiée aux généralistes de cet hôpital ainsi qu’aux Etablissements Publics de Santé de Proximité (EPSP). L’événement a été ponctué par une session d’éducation thérapeutique au profit de patients vivant avec le diabète.  Un riche programme scientifique a été élaboré par les praticiens du service de médecine interne, en collaboration avec les membres de l’association nationale d’éducation thérapeutique, présidée par Dr. Tarek Mahboub. Selon Pr. Rachid Malek, médecin chef du service de médecine interne dudit CHU et président de la société algérienne de médecine interne ainsi que de l’alliance diabète et Ramadhan francophone regroupant plusieurs pays du Maghreb et de l’Afrique, la dernière étude algérienne a révélé que 80 % des diabétiques jeûnent, et parmi eux, 30 % présentent un haut risque. « Ceux qui ne devraient pas jeûner sont les diabétiques de type 1 et les patients à haut risque. Les diabétiques autorisés à le faire présentent, à la fin du mois sacré, une bonne glycémie. Par ailleurs, les patients non autorisés à jeûner et qui n’ont pas jeûné ont présenté des taux de glycémie très élevés. Ceci souligne l’importance de prendre en considération non seulement les patients qui jeûnent, mais aussi ceux qui ne le font pas », nous dira Pr. Rachid Malek, qui insiste sur la nécessité de recourir au calcul du score DAR (Déclaration d’Activité et de Résultats, NDLR) afin de déterminer si un patient peut jeûner ou non. Les intervenants ont insisté sur le fait que la décision finale appartient au patient, mais qu’il est impératif de consulter son médecin traitant pour obtenir des conseils avisés. « Le lien entre le médecin et le patient doit être constant pour garantir un jeûne en toute sécurité. Une éducation préalable au Ramadhan, un suivi pendant le mois sacré et une évaluation post-Ramadhan sont nécessaires, et bien évidemment, nous leur apprenons comment ajuster leurs doses », a conclu notre interlocuteur. De son côté, Dr. Mahboub a mis en avant l’importance de l’éducation thérapeutique, qui passe nécessairement par la formation de tous les médecins traitant des personnes atteintes de diabète. « Notre association a organisé cette journée pour sensibiliser les médecins généralistes à la nécessité de préparer leurs patients pour le mois de Ramadhan, afin de prévenir les hypoglycémies, les hyperglycémies et les complications de la maladie, ainsi que l’aggravation des pathologies chroniques. Le médecin doit demander des analyses et réaliser un examen clinique pour déterminer si le patient peut jeûner en toute sécurité », expliquera-t-il. Pour sa part, Dr. Hadda Khellaf, spécialiste libérale à Sétif, a souligné que le patient doit consulter son médecin plusieurs semaines avant le mois sacré. « Un patient désireux de jeûner doit maintenir un bon équilibre glycémique tout au long de l’année. L’évaluation du risque doit être effectuée par le médecin traitant, qui décidera d’autoriser ou non le jeûne. Le score DAR comprend plusieurs critères, notamment le type de diabète, l’âge du patient, l’ancienneté du diabète, la présence d’hypoglycémies, le traitement en cours, les complications de la maladie, qui permettront de déterminer si le patient peut jeûner ou non », nous dira Dr. Khellaf.

Faouzi Senoussaoui

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