Comme chaque fin du mois de Ramadhan, la ville d’Annaba est caractérisée, cette année encore, par une anarchie où les tenants de l’informel semblent avoir eu le dernier mot. En cette dernière semaine du mois de Ramadhan, pratiquement tous les quartiers du centre-ville ont sombré dans l’illicite. Ainsi, la cité des rives de la Seybouse s’est transformée, de nouveau, en un souk à ciel ouvert, à la grande déception de la population. La bataille qui se livre depuis des années à Annaba, entre les agents de police de lutte contre l’informel et les vendeurs à la sauvette, ressemble indéniablement à celle qui oppose le chat et la souris, à l’image de Tom et Jerry. Il semble qu’il n’y aura ni gagnant ni perdant, un scénario qui, malheureusement, s’immortalise au centre-ville. Comble de l’ironie : le centre-ville d’Annaba est devenu une véritable fourmilière où l’anarchie et la loi du plus fort règnent au grand jour. La situation semble être chronique et surtout incontrôlable, au grand dam de la population. Chaque matin, les trabendistes déversent à bras le corps le contenu des conteneurs à même la chaussée. Par la force des choses, le commerce informel s’est élargi pour toucher chaque jour un peu plus d’espaces, notamment les plus fréquentés de la ville, pour vendre leur marchandise, dont la qualité est parfois douteuse. Plus grave encore, même les commerçants légitimes participent pleinement à cette « marmelade ». En effet, certains magasins du centre-ville ont non seulement squatté les trottoirs au su et au vu de tous, mais également une partie de la chaussée. La société annabie, se trouve aujourd’hui, économiquement et culturellement dominée par une catégorie de gens sans scrupules qui n’apprécient guère que l’on évoque, devant eux, le terme de l’intérêt national et du civisme. La gangrène qui mine même les fondements de l’économie nationale et par ricochet la structure de base, qu’est la société, a fini par mettre la main basse sur le commerce informel. Autant de questions qui n’exigent, en réalité, qu’une seule réponse, et c’est d’ailleurs l’avis de beaucoup d’experts en la matière : apporter un remède radical à ce mal, à savoir l’éradication de ce phénomène.
B. Salah-Eddine
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