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Syndicats autonomes-gouvernement : Vers le mariage de raison ?

Lors de la célébration de la fête du travail à la maison du peuple, mercredi dernier, il était au milieu du parterre d’invités. La caméra de la télévision publique a zoomé à deux ou trois fois sur son visage, le montrant même toute ouïe, alors que le président Tebboune prononçait son discours. De qui parle-t-on ? De Sadek Dziri, l’indéboulonnable secrétaire général de l’Union Nationale des Personnels de l’Éducation et de la Formation (UNPEF), un des syndicats les plus actifs sur la scène nationale, apportant par ses luttes sur le terrain de la revendication une part non négligeable aux conquêtes des travailleurs de l’éducation et de la formation professionnelle. Faire ce rappel, c’est mettre en relief le rôle de ce syndicat et de son chef, qui se trouve être aussi le porte-parole de la Confédération des Syndicats Algériens (CSA) qui continue de se battre pour obtenir l’agrément lui permettant d’activer en tant qu’entité collective sur le terrain. La question est de savoir si la présence de Dziri au siège de l’UGTA, ce qui est une première, augure d’un changement de rapport entre les syndicats autonomes et l’UGTA qui se sont livrés pendant des années à une sorte de « guerre de mille ans », surtout au temps de Madjid Sidi Said. Dans son discours et en parlant de la tripartite, « la vraie », comme il l’avait bien martelé, le président Tebboune a parlé de « dialogue global » sur la situation du pays, en y incluant les syndicats autonomes, jusque-là marginalisés voire exclus, malgré leur ancrage social, des fameuses tripartites, coproduites par le trio Ouyahia -Sidi Saïd-Haddad, aujourd’hui derrière les barreaux. Autre fait qui va dans le même sens que le clin d’œil du président Tebboune : cette audience accordée par le ministre du Travail aux représentants de la CSA, qui avait décrété le 1er mai, jour de grève, pour dénoncer le refus opposé à sa demande d’agrément, alors même que la nouvelle loi syndicale, malgré toutes ses restrictions, reconnait le droit à la création de confédérations syndicales. Aucune communication n’a accompagné cette rencontre, ni par le ministère du Travail ni par les syndicats, d’habitude plus loquaces et prompts à émettre des communiqués. Peut-être que la chose est convenue ? Mais ces deux faits, à savoir la rencontre avec le ministre du Travail et surtout l’invitation à la maison du peuple, marquent une rupture par rapport au passé.

H. Khellifi

photo : archives

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